Georges Teyssot : Walter Benjamin

À la recherche des « images de pensée » (Denkbilder), Walter Benjamin introduit un procédé efficace de correspondance entre rêve et architecture, une idée qu’il tenait du Surréalisme. On a pu parler d’oniromancie à l’envers, car son point de départ est bien celui des choses, des objets, des lieux, des endroits, des atmosphères, afin d’en faire émerger les qualités irrationnels. Une telle théorie décrit précisément les relations fantastiques se créant par l’accumulation d’articles luxueux, d’objets d’art anciens, de pièces de collection, de bibelots passés de mode, de colifichets frivoles, de fragments dépareillés, d’images surannées, d’instruments tombés en désuétude. Tout cela forme un milieu peuplé d’objets et de gens, capable d’engendrer un paysage onirique et conduisant à une expérience agoraphobique, dont la direction est obstinément tournée vers l’intérieur. Ici, le spectateur est à la recherche du temps perdu, et les objets sont comme des alambics filtrant la durée. Procédant à la radiographie de la « maison de rêve » (Traumhaus), Benjamin offre un catalogue précis des meubles de rêves qui en hantent les espaces clos.

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