Juliette Simont : Gérard Lebrun et les Critiques de Kant

Pour caractériser la démarche de Gérard Lebrun, dont ils furent les élèves, Paul Clavier et Francis Wolff écrivent : « Un philosophe qu’on lit est toujours plus génial que la philosophie qu’on en retient ». Telle pourrait être en effet la devise de cet historien de la philosophie singulier, qui éleva la lecture de textes au rang d’un art. Son œuvre rare (aux deux sens de ce terme : précieuse et somme toute peu prolixe), déconcertante aussi, conjuguant minutieuse érudition et souveraine liberté, transforme les plus ardus des corpus – Kant, Hegel – en palpitantes intrigues. En bon historien, Gérard Lebrun se défendait de lire le passé à partir du présent. Néanmoins, ancré dans son époque, il était intellectuellement proche de Michel Foucault et de Gilles Deleuze. L’auteur se propose de plonger dans l’intrigue kantienne, la première et la plus difficile, celle qui a pour titre Kant et la fin de la métaphysique. C’est lire Gérard Lebrun, c’est relire Kant, c’est retrouver aussi un moment faste de la philosophie française : la décade 1965-1975.
L’œuvre de Gérard Lebrun, parce qu’elle se lit comme une intrigue, comporte des rebondissements. Un retournement de situation ultime, publié à titre posthume sous le titre L’Envers de la dialectique, nous fait quitter les austères monuments de la pensée allemande pour une lecture de Nietzsche. Si la mort n’avait pas interrompu de façon contingente le fil des lectures, quelles n’auraient pas encore été nos surprises?

Juliette Simont est docteur en philosophie, agrégée de l’Enseignement supérieur, maître de recherches au Fonds National de la Recherche scientifique de Belgique

Ousia – Ousia
274 pages – 14 × 20,5 cm
ISBN 978-2-87060-176-1 – mai 2015

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