Michel Meyer : De la problématologie

La pensée occidentale est en crise, tant dans sa rationalité que dans ses valeurs. Si elle connaît aujourd’hui une problématisation aussi profonde, c’est que son fondement même s’est écroulé. La problématisation, qu’on le veuille ou non, est devenue notre destin, la nécessité incontournable qu’il faudra bien théoriser.
Depuis plusieurs siècles, le Cogito était considéré comme le fondement ultime de la pensée et incarnait le modèle formel de toute réponse. La conscience, en cessant d’être ainsi l’originaire de la rationalité occidentale, a cédé peu à peu la place à des remises en question de plus en plus radicales, oscillant entre le nihilisme, avec son culte de l’indicible, et le scientisme, avec son espérance de voir la science tout résoudre par sa rigueur et ses résultats.
La philosophie du questionnement prend donc la problématicité des êtres et des choses comme nouveau point de départ, comme une positivité à concevoir comme telle. Elle met en forme la diversité interrogative, en la pensant non plus comme un mal, mais comme la nature même de la pensée. Entre Socrate, qui questionnait sans répondre, et Platon, qui répondait sans plus se soucier du questionnement, la problématologie ouvre une troisième voie. Mais pour saisir sa propre émergence, elle doit d’abord se pencher sur l’histoire de sa propre impossibilité jusqu’à aujourd’hui, et en étudier les expressions de substitution, au travers des grandes philosophies. Car philosopher, c’est questionner, même si cela n’a pas consisté pour ces pensées à questionner le questionnement.

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