Erwin Schrödinger : La Nature et les Grecs

Introduction

Nous avons affaire ici à un ouvrage ayant une structure originale, dans la mesure où il regroupe deux textes provenant de deux auteurs et deux époques différents. Le premier texte est une traduction d’une série de cours donnés par Erwin Schrödinger en 1948 à l’Université College de Londres en anglais (nommées Shearman Lectures) sur le rapport de la mécanique quantique à la philosophie grecque, ainsi que d’un de ses manuscrits de jeunesse sur l’histoire de la pensée grecque. Le deuxième texte est un essai de Michel Bitbol qui se veut à la fois un commentaire critique du texte de Schrödinger et une réflexion plus générale sur la science. Cette réflexion est guidée par le double thème de la clôture et de l’ouverture, l’ouverture étant précisément le fondement de la science.

La Nature et les Grecs

Schrödinger présente l’objectif de ces conférences, dans lesquelles il montre par ailleurs sa connaissance profonde de la philosophie grecque mais également du grec ancien, comme étant celui de comprendre les fondements conceptuels de la physique contemporaine, qui se trouvent selon lui précisément dans la pensée grecque. Cet objectif est double, car d’un côté il s’agit de mettre à nu les concepts issus de cette pensée qui déterminent encore la science d’aujourd’hui et d’un autre côté de “reconquérir” la liberté de pensée de ces premiers penseurs qui avaient “beaucoup moins de préjugés” que nous aujourd’hui1. En effet, l’argument de Schrödinger consiste à dire que ce qui est un préjugé pour nous aujourd’hui était une idée justifiée et recherchée en toute liberté par les anciens Grecs. Étudier donc ces idées nous permet de comprendre la racine de nos préjugés et éventuellement erreurs, et par là-même de retrouver cette liberté de pensée sans laquelle ces idées n’auraient pas été possibles. Ainsi, Schrödinger écrit :

« Cette liberté peut être utile, ne serait-ce que si on l’utilise, combinée à notre connaissance supérieure des faits, pour corriger les premières erreurs que les anciens ont commises et qui peuvent encore nous tromper à l’heure actuelle. »2

Autrement dit cette liberté de pensée retrouvée grâce au retour à la pensée antique nous permet par là-même paradoxalement de la dépasser et de nous libérer d’elle. Schrödinger reprend cette idée de l’ouvrage de Theodor Gomperz Les Penseurs de la Grèce, qu’il cite dans ses cours. Cette influence devient claire à la lecture de cette citation extraite de l’œuvre de Gomperz :

« Presque toute notre culture intellectuelle est d’origine grecque. La connaissance approfondie de ces origines est la condition indispensable de notre affranchissement de son influence par trop puissante. Non seulement leur influence [des penseurs de l’Antiquité] s’étend sur nous par l’intermédiaire de leurs successeurs antiques ou modernes ; mais l’ensemble de notre pensée : les catégories dans lesquelles elle se meut, les formes de langage dont elle se sert (et qui par suite la gouvernent), tout cela est en grande mesure un produit artificiel et avant tout la création des grands penseurs du passé. Si nous ne voulons pas prendre le devenu pour le primordial, l’artificiel pour le naturel, nous devons nous efforcer de connaître à fond le processus de ce devenir.”3

Cet objectif est en dernière instance motivé par la situation de crise de la science contemporaine, causée par l’avènement de la mécanique quantique, au sein de laquelle Schrödinger était comme on le sait, pleinement impliqué, et qui a nécessité une réévaluation des concepts fondamentaux de la physique.

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Quels sont donc ces concepts et idées fondamentales qui nous ont été transmis selon Schrödinger par les Grecs ? Premièrement, la méfiance à l’égard d’un accès purement empirique au réel comme source de connaissance, cette source étant la pensée et non pas l’expérience non-réfléchie. Schrödinger fait remonter cette idée à Parménide. 4 Un autre trait fondamental, qui apparaît avec les penseurs pythagoriciens, est l’idée selon laquelle la réalité peut être comprise en dernière instance sous forme de nombres, autrement dit sous forme mathématique. La troisième caractéristique, que Schrödinger attribue aux penseurs de l’école milésienne, est l’idée que « le monde peut être compris » 5, c’est-à-dire que le monde n’est pas un ensemble d’événements arbitraires mais qu’il est régi par des lois causales. 6 Cette idée peut sembler triviale, parce qu’ « elle est devenue à tel point partie intégrante de nous-mêmes que nous avons oublié qu’il a fallu que quelqu’un la découvre. »7 C’est pourquoi Schrödinger désigne cette idée comme un « grand événement » 8 de l’histoire des idées. En effet, cet événement décisif a provoqué l’avènement de la science et détermine « l’attitude fondamentale de la science jusqu’à nos jours. »9 Toutefois, afin de comprendre le monde il faut tout d’abord avoir le désir de le comprendre. Or, cela présuppose une condition fondamentale, à savoir la curiosité. Pour cette raison, le grand événement qui a suscité la science selon Schrödinger est indissociable de l’étonnement des premiers penseurs grecs. « Un étonnement qui est loin d’être trivial lorsqu’il porte sur des questions générales à propos du monde dans son ensemble ; c’est que ce monde nous est donné une seule fois, nous n’avons aucun autre monde pour effectuer une comparaison. » 10

Le quatrième trait fondamental qui nous a été transmis par le monde grec est selon notre physicien l’idée d’un monde réel, c’est-à-dire d’un monde en dehors de notre esprit, commun à tout un chacun. Cette idée d’un monde commun remonte selon Schrödinger à Héraclite. 12. Ce deuxième sens est traduit par Marcel Conche par la notion d’ « universel ». Il est essentiel de comprendre ce double sens de la notion de commun afin de comprendre en profondeur la visée de la pensée héraclitéenne. En effet, comme l’affirment Jean Bollack et Heinz Wisman dans leur ouvrage Héraclite ou la Séparation, Minuit, 1972, p. 66 :

« Commune parce que commune à tous (fragment 113), la pensée sans intelligence n’a rien à voir non plus avec la raison (Logos). Loin d’opposer ici la mentalité collective à la réflexion individuelle, Héraclite dénonce plutôt l’accord du sens commun qui se substitute à la raison commune pour imposer son hégémonie. »

Cette précision portant sur le double sens du concept héraclitéen de « commun » permet finalement à Michel Bitbol de réinterpréter ou plutôt de relire la pensée husserlienne de la constitution du monde comme monde commun, « un monde dont le caractère « commun » est à tout instant suspendu à la renaissance d’un lieu d’intersection entre les expériences multiples. Un monde qui n’est rien de plus qu’un but à atteindre. »13 Ce qui nous permet selon lui d’y accéder c’est le constat qu’ « une partie de nos sensations et de nos expériences se superposent ».14 Schrödinger n’explique pas ici si ce sont mes sensations et expériences qui se superposent ou nos sensations et expériences en un sens intersubjectif. Toutefois, si on tient compte de sa référence à la notion héraclitienne de « commun », il est très probable qu’il se réfère ici au deuxième sens du terme. En ce sens, ce qui expliquerait la constitution de la notion de monde commun, c’est la sortie possible de la sphère solipsiste de mes propres sensations et expériences grâce à la perspective d’autrui qui peut avoir des sensations et expériences convergentes aux miennes15.

Le cinquième concept fondamental est celui d’atome, premièrement conçu selon Schrödinger par Démocrite. Toutefois, de manière intéressante Schrödinger soutient que la théorie de la condensation et de la raréfaction de la matière du philosophe millésien Anaximène ouvre déjà la voie vers l’atomisme. 16 En effet les processus de condensation et de raréfaction présupposent déjà l’idée que la matière est constituée d’atomes qui peuvent être plus ou moins proches les uns des autres, et donc aussi séparables par une distance plus ou moins grande grâce à un espace vide. La variation de cette distance provoque précisément la condensation ou raréfaction d’un corps matériel. 17 Ce qui a toutefois directement poussé Démocrite à concevoir sa théorie de l’atome c’est selon Schrödinger le problème du continu mathématique. 18 Toutefois notre physicien considère que la théorie corpusculaire de la matière est « trop naïve », malgré les preuves expérimentales en faveur de l’existence des particules. 19 Il conclut en affirmant énigmatiquement que ces preuves « accroissent [notre] savoir de jour en jour et aident ainsi à compenser le fait attristant que notre compréhension théorique des choses diminue, j’ose le dire, à une vitesse presque égale. »20 Très probablement il fait ici référence à la crise conceptuelle au sein de laquelle la mécanique quantique a plongé la physique contemporaine. Dans tous les cas, cette affirmation explique l’affinité que Schrödinger partage avec la dimension sceptique de la pensée de Démocrite, qui s’exprime bien à travers cet aphorisme (fragment 117) : « En réalité nous ne savons rien, car la vérité est au fond du puits. »

Toujours dans cette ligne de pensée, Schrödinger interroge un autre trait fondamental de la science contemporaine qui nous a été transmis selon lui par les Grecs anciens, et qui consiste dans l’idée que le monde peut être compris. Il interroge ainsi la notion même de compréhension du monde. 21 A ce titre il prend en compte la pensée de David Hume selon laquelle la relation causale « n’est pas directement observable »22, pensée qui mène selon Schrödinger au positivisme, pour lequel la science n’explique ni ne comprend le réel mais ne fait que le décrire de manière ordonnée. Pourtant, même si nous acceptons le positivisme, qu’il est par ailleurs aussi difficile de réfuter que le solipsisme selon Schrödinger, il n’en reste pas moins que ces descriptions scientifiques dévoilent des « relations factuelles » entre des domaines de notre savoir très distincts ou les relient « aux notions générales les plus fondamentales » comme par exemple les nombres23. Or, la découverte de ces relations constitue précisément selon notre physicien une forme de compréhension du réel. 24 Il nous semble ainsi que Schrödinger analyse cette question avec beaucoup de prudence, en accordant à la science une certaine possibilité pour comprendre le réel, sans pour autant trancher jusqu’au bout la question, en se prononçant clairement pour ou contre une conception positiviste de la science. Cette prudence s’applique également au domaine plus particulier de la physique quantique, qui ne peut encore fournir, selon lui, « une pleine compréhension » du domaine du réel qu’elle étudie. 25

Toutefois, sans trancher complètement la question quant à la possibilité qu’aurait la science pour comprendre le réel, Schrödinger l’interroge néanmoins en profondeur, en attirant notre attention sur un acte effectué par le scientifique de manière inconsciente afin de simplifier sa tâche de compréhension, à savoir l’objectivation du réel. Cet acte d’objectivation est le corrélat de l’acte de mise à l’écart du scientifique comme sujet connaissant. Le scientifique devient ainsi un « observateur externe » 26, dont la description n’est pas pertinente pour la compréhension de l’objet décrit. Schrödinger considère que ces deux actes contribuent à la formation du concept d’un « monde réel qui nous entoure ». 27 De manière très intéressante, Erwin Schrödinger ne se limite pas à montrer cet acte d’exclusion du sujet mais s’attache aussi à en comprendre la raison. Cette raison réside selon lui, paradoxalement dans le caractère similaire de l’esprit et du monde matériel, constitués selon lui selon des mêmes éléments, mais assemblés de manière différente, ce qui fait qu’il est difficile pour nous de considérer les deux à la fois, puisqu’on doit choisir pour ainsi dire entre un assemblage ou un autre de ces éléments. 28

Cette exclusion du sujet connaissant qui s’opère au sein de l’acte de connaissance scientifique implique finalement le fait que la science ne peut « contenir l’idée la plus sublime qui se présente à l’esprit humain », à savoir Dieu29.

La Clôture de la représentation

L’analyse de Michel Bitbol de l’ouvrage de Schrödinger se structure autour de trois concepts : le silence, la clôture et l’ouverture. Pour ce qui concerne la notion de clôture, l’auteur la retrouve chez Schrödinger lui-même, qui parle de la tentative de la religion de « clore la représentation » 30, c’est-à-dire de mettre fin à la quête indéfinie de la connaissance scientifique en apportant des réponses définitives à ses questions. Michel Bitbol insiste sur cette conception de la science, dont le geste fondateur est précisément l’ouverture comme « incomplétude obstinée d’une science en développement indéfini. »31, qui ne peut s’arrêter à des réponses définitives, pouvant toujours être mises à l’épreuve du doute, et qui surtout préfère laisser certaines questions en suspens plutôt que de donner une réponse non-fondée aux questions qu’elle se pose. Cette ouverture est selon Bitbol une forme de silence, dans la mesure où l’ouverture face à l’inconnu accepté comme tel impose le silence face aux éléments incompréhensibles qui surgissent dans son champ plutôt qu’une parole fausse. L’ouverture de la science face au réel est donc une « ouverture silencieuse ». 32

Toutefois, le silence de cette ouverture ne se limite pas à cette « seconde variété du silence, celle qui est placée face à son double originaire, à l’intersection des lignes de fuite du processus de connaissance qui en est issu. » 33 Ce silence originaire est celui qui porte sur le sujet connaissant qui est mis à l’écart, rendu pour ainsi dire invisible, au sein de l’acte de connaissance, celui de « la conscience pure, entendante mais inaudible, voyante mais invisible. »34 Plus profondément, il est le silence sur la présence originaire qui est à la fois celle de la représentation, de soi et de Dieu. 35 C’est pourquoi l’ouverture silencieuse de la science implique le silence sur Dieu, silence qui ne s’identifie pas à la négation de Dieu et rend par là-même possible une harmonie entre la posture du chercheur et celle du croyant, ou encore, « une attitude d’harmonie duale » entre ces deux attitudes pour reprendre les termes de Michel Bitbol. 36 En effet, « le silence, les pas feutrés, le soufflé retenu devant l’ « ouverture » de la représentation ne sont-ils pas les seules oraisons que l’on puisse adresser à la non-entité divine? »37

C’est pourquoi, l’ouverture de la science acquiert un deuxième sens, à savoir celui de l’impossibilité d’une clôture du fondement de la science, car la présence originaire de la “représentation du monde” se tient dans l’ombre du silence38. Michel Bitbol retrouve ce fil de pensée chez Schrödinger dans son interprétation du scepticisme de Démocrite, et notamment dans sa lecture de passage énigmatique de Démocrite sur les rapports dialectiques entre les sens et la raison (fragment 125) : si en effet la raison critique les sens, elle s’appuie pourtant sur les sens. Michel Bitbol s’attache à montrer qu’il ne s’agit pas ici d’un simple cercle dont il serait impossible de sortir, mais de l’indication d’un fondement de notre représentation du monde qu’il serait impossible de saisir au sein d’une clôture.

Cependant, la représentation appelle également la clôture. En effet, accepter l’être du monde sensible, « enserré par sa génération et sa corruption, borné par tout ce qu’il n’est pas, déchiré par la simple possibilité de sa division » fait perdre à l’être sa « consistance par la saignée massive du non-être »39 La limite entre l’être et le non-être devient ainsi infime40 Pour empêcher ainsi cette fuite, ce « saignement » de l’être, une réparation de cette blessure de l’être, autrement dit une clôture est nécessaire. C’est en cela que réside précisément selon Michel Bitbol le rôle du geste parménidien qui consiste à « exprimer l’inexprimé », « à rendre visible ce qui est trop vu, de dire et de penser l’être ». »41. Il s’agit ainsi de faire jaillir ce « silence qui est à la source de la parole »42 et par là-même aussi de la représentation. Néanmoins, cette clôture de l’être ne doit pas être comprise comme une clôture dogmatique, incompatible avec l’ouverture de la science, qui sera adopté plus tard par la religion. 43 Rompre le silence de l’être ne veut pas dire pour autant rompre son voile.

Pour cette raison Bitbol critique toute tentative idéaliste cherchant à donner « une forme trop nette » de cette « pure présence » de l’être44 que cherche à dire Parménide, en reconduisant l’être à un fondement univoque et clairement assignable, en l’occurrence le sujet. En effet, « la pure présence apparaissante ne peut se détacher de l’étant lui-même et être conférée à quelque autre, cet autre fût-il le sujet; elle est simplement là, manifestée maintenant dans la présence constatée de cet étant, et dotée de la puissance de se manifester plus tard dans la présence d’un étant distinct. »45 La pure présence de l’être ne peut par conséquent être abstraite des étants, et donc aussi des étants sensibles, pour être hypostasiée en un fondement singulier de l’être, qui serait par exemple le sujet. C’est précisément pour cette raison que cette clôture de l’être, accomplie par le geste parménidien, n’est pas incompatible avec son ouverture même, car l’être apparaît comme une présence pure qui “illumine tout étant »46, autrement dit une infinité d’étants. Chaque étant renvoie ainsi à l’infini la présence de l’être, à travers ce « lien indissoluble qui unit l’être-présent d’un étant particulier » à la pure présence de l’être. 47

Conclusion

Tout au long de son essai, Michel Bitbol poursuit son analyse a l’aune des concepts de clôture et d’ouverture qui permettent a la fois une grille de lecture de l’histoire de la philosophie tout comme une conception intéressante de ce qu’est la science, centrée sur la notion d’ouverture qui lui est essentielle. A ce titre, Schrödinger incarne la figure emblématique du scientifique, puisqu’il s’attache à préserver cette ouverture, en gardant ouverts les deux possibilités de description des phénomènes quantiques, celle continuiste et celle discontinuiste48.

Pour compléter le thème de ce livre inspirant on peut s’interroger sur la tentative de Bohr et Heisenberg de comprendre la physique quantique à travers ce que Bohr appelle le principe de complémentarité, principe qui intègre justement ces deux approches continuistes et discontinuistes. Le principe de complémentarite de Bohr est ambitieux par sa systématicité, car il semble tenter de réunir sous un principe, à savoir celui de la complémentarité, l’ouverture de ces approches. A ce titre, une question surgit : pourrait-on considérer cette tentative presque contemporaine des théories de Schrödinger comme une tentative de clore ce que Schrödinger laisse à l’état d’ouverture, ou au contraire comme l’essai de hisser au niveau d’un principe l’ouverture même de ces approches ?

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Regards croisés

  1. Erwin Schrödinger, La Nature et les Grecs, trad. Michel Bitbol et Annie Bitbol-Hespériès, Les Belles Lettres, Paris, 2014, p. 23
  2. Idem
  3. In Theodor Gomperz, Les Penseurs de la Grèce, trad. Auguste Reymond, Paris, Payot, 1928, I, p. 71
  4. Erwin Schrödinger, Op.cit., p. 27-36
  5. Idem.,p. 54
  6. Idem., p. 56
  7. Idem
  8. Idem
  9. Idem
  10. Idem, p. 56-57
  11. Comme le remarque Schrödinger, Héraclite utilise deux termes grecs différents traduits tous les deux en français par « commun », à savoir : ξυνóς (xunos) et κοινóς (koinos). Michel Bitbol attire toutefois notre attention sur l’ambiguïté de la notion de « commun ». Elle peut en effet désigner ce qui nous est commun, ce qui nous est donné en partage de manière contingente, sans qu’il y ait pour autant une volonté de partage, autrement dit, une « visée commune »11Cf. Idem, p. 189
  12. Cf. Idem, p. 191
  13. Idem, p. 71
  14. En ce sens, la notion de superposition est ici particulièrement pertinente, dans la mesure où elle ne signifie pas l’identité. En effet, le fait que nos sensations et expériences convergent ne signifie pas qu’elles soient nécessairement identiques, ce qui de toute façon est impossible à prouver, car la sensation reste un vécu subjectif.
  15. Idem, p. 60
  16. Idem, p. 81-82
  17. Idem, p. 83. Michel Bitbol reste toutefois critique à l’égard de cette explication de la genèse de l’atomisme, en insistant sur le rôle considérable des théories de Parménide et de Pythagore. Cf. Idem, p. 200
  18. Idem, p. 83. C’est pourquoi Schrödinger propose une description mathématique continue pour les phénomènes quantiques en apparence discontinus.
  19. Idem, p. 83-84
  20. Idem, p. 85
  21. Idem, p. 86
  22. Idem
  23. Idem
  24. Idem, p. 87
  25. Idem
  26. Idem. Remarquons que la phénoménologie nous propose une autre voie de pensée, puisqu’elle reconduit justement le sens du monde au sujet compris comme sujet transcendantal.
  27. Idem p. 88-89
  28. Idem., p. 91. Pourtant selon Niels Bohr et Werner Heisenberg, la physique quantique remet en question la possibilité de cet acte d’exclusion du sujet connaissant, ce qui amène Bohr à formuler son principe de complémentarité. Schrödinger ne se prononce qu’à peine sur cette idée, affirmant seulement que le prétendu “effondrement de la limite entre l’observateur et l’observé » n’est qu’ “un aspect provisoire et surévalué, sans signification profonde. », Cf. Idem, p.22
  29. Idem, p. 15
  30. Idem, p.129
  31. Idem, p. 130
  32. Idem, p. 129
  33. Idem
  34. Idem, p. p 132. Michel Bitbol se réfère ici également à l’ouvrage de Schrödinger L’Esprit et la matière pour étayer son interprétation de la pensée de Schrödinger.
  35. Idem, p. 133
  36. Idem, p. 132
  37. Idem, p. 137
  38. Idem, p. 177
  39. Nous pourrions dire que cela implique également la difficulté pour penser la mort, ce moment de fuite ultime de mon être.
  40. Idem, p. 177-178
  41. Idem, p. 178
  42. On pourrait aussi se demander si la métaphysique en son sens précritique n’a pas également visé cette clôture dogmatique.
  43. Idem, p. 175. Remarquons ici les registres métaphoriques de l’audition et de la vision dont l’auteur fait ici usage, tout en montrant leur dissymétrie. On peut rompre le silence de l’être et ainsi l’entendre, mais on ne peut le voir avec netteté.
  44. Idem, p. 174
  45. Idem
  46. Idem
  47. Idem, p. 214
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Veronica Cibotaru est agrégée de philosophie et docteure en philosophie. Elle a soutenu une thèse à la Sorbonne et à l’Université de Wuppertal sur le problème de la signification dans les philosophies de Kant et de Husserl. Elle s’intéresse également à la philosophie des sciences et à la philosophie de la religion.