Richard de Mediavilla : Questions disputées. Introduction générale, Tome I.

En février 2010, Alain Boureau publiait L’inconnu dans la maison1, un essai historique consacré au rôle joué, au cours de la dernière décennie du XIIIe siècle, par un des Quodlibeta du maître franciscain Richard de Mediavilla dans le tournant pris par le dogme chrétien de la dévotion mariale. A l’occasion de cet ouvrage, on découvrait quelques positions originales d’un scolastique de premier plan mais bien mal connu aujourd’hui, sur des sujets aussi variés que la physique, la fiscalité ou l’éducation des princes. Puis, il y a exactement un an, en janvier 2011, Alain Boureau nous proposait un premier volume de l’édition critique (avec sa traduction française en regard) des Questions Disputées de ce même Richard de Mediavilla. Il s’agissait, curieusement, du tome IV, regroupant les questions 23 à 31 consacrées aux démons2. Quelques mois plus tard, il faisait paraître les Traités de démons de Pierre de Jean Olivi3. Et la continuité de ses choix éditoriaux s’éclairait.

En ce mois de janvier 2012, la publication des Questions disputées de Mediavilla4 reprend son cours, non plus selon un ordre motivé par la discussion entre les deux franciscains de la fin du XIIIe siècle, et une thématique de recherche d’Alain Boureau (« l’origine du roman de Satan »), mais selon l’ordre des questions de Mediavilla lui-même. C’est pourquoi le second volume publié de cette édition critique correspond au tome I et regroupe les premières questions (1 à 8), portant sur le Premier Principe et l’individuation, selon le titre choisi par l’éditeur5. En raison de cette antériorité, en sus de l’appareil critique spécifique au tome I (introduction, notices, index), une introduction générale à l’ensemble des Questions disputées nous est donnée dans ce volume.

Un scolastique redécouvert

Richard de Mediavilla, est un auteur scolastique encore peu et mal connu. Une seule monographie, datant de 1925, lui est consacrée6 et, jusqu’à la découverte du père Louis-Jacques Bataillon, en 1994, on le nomma Richard de Middleton, attribuant une origine anglo-normande à ce Picard. Né vers 1249, bachelier en 1283, ce maître en théologie enseigna à Paris avant d’être élu ministre général de son ordre pour la province de France, en 1295. Sa mort, vers 1300, mit fin à la production d’une œuvre qui, signe de son influence, fut, pour une bonne partie, plusieurs fois rééditée jusqu’au XVIIe siècle avant de sombrer dans l’oubli.

Il faut dire que Mediavilla fait partie de cette génération d’auteurs dont la postérité a souffert de l’importance prise, dans l’historiographie de la philosophie, par les deux « champions » des ordres dominicain et franciscain, respectivement Thomas d’Aquin et Jean Duns Scot. Que l’on ait voulu démontrer la distinction fondamentale ou, inversement, la continuité de ces derniers, l’historiographie laissa dans l’ombre bien des penseurs qui se situaient, tant chronologiquement que doctrinalement, entre eux deux. Mais depuis quelques dizaines d’années, les études ramènent progressivement à la lumière des auteurs aussi influents qu’originaux, tels que Henri de Gand, Gilles de Rome, Raymond Lulle, plus récemment Pierre de Jean Olivi et, depuis peu, Richard de Mediavilla. Ce sont des penseurs dont l’étude, même lorsqu’elle en est à ses débuts, montre qu’ils ont entrouvert certaines voies de réflexion que leurs célèbres successeurs ont pu suivre, élargir et imposer avec leur talent propre.

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On possède un nombre conséquent des œuvres de Mediavilla : son volumineux commentaire des Sentences de Pierre Lombard, un ensemble de quatre-vingt-une questions quodlibétiques7, une question sur le droit donné aux ordres religieux de confesser8, une longue question métaphysique sur la pluralité des formes substantielles en l’homme9, le recueil des quarante-cinq questions disputées dont l’édition en cours occupe ce compte-rendu et, enfin, un texte exégétique sur l’Apocalypse qu’Alain Boureau envisage d’éditer également.

Dans son introduction générale, ce dernier caractérise l’orientation doctrinale de la pensée de Mediavilla qui serait ainsi « le grand penseur du possible comme dimension de l’être, et non comme simple catégorie logique ou modale »10. Cette dimension ontologique du possible, différente de la contingence – dont Mediavilla semble être aussi un grand explorateur – et appliquée à la théologie, permettrait au franciscain de fonder une métaphysique chrétienne de façon inédite. On voit apparaître là sa divergence avec le concept clé de la métaphysique thomasienne de l’analogie de l’être, car si, selon Thomas, l’être se hiérarchise par une « analogie proportionnelle », s’actualise de façon différente en toutes les choses mais relativement à l’Être, Dieu, alors on ne peut reconnaître au possible une dimension ontologique. La question 3 de Mediavilla bat en brèche cette position. Ce n’est pas sa seule critique vis à vis de la philosophie de Thomas dont, par ailleurs, on apprend qu’il sait aussi « repérer les innovations les plus audacieuses et les moins développées »11, attitude intellectuelle singulière qui ferait peut-être de lui le plus thomiste des franciscains médiévaux. Mais nous devrons attendre la publication des tomes suivants pour en juger plus amplement.

Cette thèse ontologique du possible autorise également Mediavilla à dépasser une tension propre à la pensée franciscaine, en lui permettant d’articuler la liberté des êtres rationnels et un puissant naturalisme – hérité d’Avicenne et transmis dès la première moitié du XIIIe siècle latin par Jean de la Rochelle. Les questions disputées du tome IV, déjà publié, pouvaient nous le faire percevoir, plus précisément la question 31 (« Les anges mauvais peuvent-ils se jouer de nos sensations ? ») qui fait largement appel à la doctrine des sens internes et aux conceptions médicales avicéniennes.

Autre marque forte de la pensée de Mediavilla, les sciences, notamment la physique du mouvement, les mathématiques et l’optique, jouent un rôle central dans son œuvre et dans le traitement même de ses questions. De cela, nous pouvons avoir un exemple dans ce tome I lorsque, à la question 3 déjà mentionnée, il est demandé si quelque chose d’autre que Dieu est infini en acte ou pourrait l’être, car c’est par une réflexion originale, fondée sur les notions géométriques d’« angle de contingence » et d’« angle rectiligne », considérés comme appartenant à deux ordres différents, qu’il réfute l’argument arithmétique de proportionnalité entre l’indéfinie délectation des créatures (croissance arithmétique sans fin) et l’infini divin.

On retiendra, enfin, une caractéristique de la philosophie de Mediavilla, mise en avant par Alain Boureau : son développement dans le débat, et plus particulièrement avec son exact contemporain Pierre de Jean Olivi. Ceci vient conforter la reconstruction historique d’une scolastique « animée », bien plus inscrite dans la controverse et la polémique que dans le conformisme et la pensée unique, dont Kurt Flasch avait brossé un panorama dans son Introduction à la philosophie médiévale12. Entre Olivi et Mediavilla, le débat fut non tacite mais explicite et franchement ouvert.

Une « Somme en construction »

Rédigées vraisemblablement entre 1292 et 1298, les Questions disputées constituent un ensemble qui peut être considéré comme la matière d’une Somme dont l’inachèvement est très probablement dû à la mort de Mediavilla. Comment se compose cette Somme inachevée ? Les premières questions portent sur Dieu et des notions de métaphysique générale (q. 1-8) ; les quatorze suivantes sur la condition générale de l’ange : ses puissances et son intellection (q. 9-13), sa volonté, son mouvement et sa temporalité (q. 14-22) ; puis neuf questions traitent spécifiquement des démons (q. 23-31), cinq questions abordent le savoir des anges bons (q. 32-37) et les huit dernières sont consacrées à l’homme (q.38-45). Ce plan, reconstruit par Alain Boureau, détermine la partition en six tomes de l’édition critique. Avant même d’entrer dans la lecture, force est de remarquer une structure étonnante puisque, sur quarante-cinq questions, vingt-huit considèrent les anges, bons et mauvais. Mais plus encore, dès que l’on regarde avec un peu d’attention les huit premières questions qui nous sont données dans ce tome I, on s’aperçoit que, passées les cinq premières, on entre déjà dans des problématiques angéliques, ce qui nous amène à trente-et-une questions à leur sujet sur un total de quarante-cinq.

Qu’on ne s’y trompe pas, la théologie des grands scolastiques produit aussi, sinon surtout, une ontologie et une anthropologie. C’est pourquoi les problématiques soulevées à propos des anges – et des démons, dont on parle peu avant la fin du XIIIe siècle – abordent, parfois indirectement mais souvent très directement, les questions afférentes au réel et à l’humain. Ainsi, il n’est pas exagéré de dire que les trente-et-une interrogations de Mediavilla portant sur les anges dessinent des ouvertures, des propositions de réponses aux interrogations sur le monde et sur l’homme.

Le premier tome regroupe donc les huit premières questions de Mediavilla, réparties en deux groupes distincts, traitant de ce que l’éditeur formule par « la caducité du monde » et « le principe d’individuation ». Une fois résolues les questions de la simplicité de Dieu (q. 1) et de son infinité (q. 2), puis la longue question 3 qui établit la coupure radicale entre le Premier Principe (Dieu, l’infini en acte) et ce qu’il produit (le monde, fini en acte et infini en virtualité), c’est la question 4, « L’ange, ou quelque autre créature, peut-il être créé de toute éternité ? », qui constitue le cœur du premier groupe. Il s’agit aussi, très nettement, de la question dont la résolution est la plus longue (32 pages contre 8, 16, 20 et 23 pages pour les autres). Est reprise ici la problématique de l’éternité du monde. On sait combien le sujet avait provoqué des prises de positions audacieuses dans les années 127013. Le débat ayant repris, par un nouveau biais et pour d’autres raisons, au début des années 1290, Mediavilla argumente dans le sens affirmé de la non possibilité de la création éternelle. A cette occasion, notons que l’on peut goûter l’humour dont il fait preuve, nous semble-t-il, sans rien enlever à la rigueur de son raisonnement, notamment dans le troisième des six arguments de la solution qui fait intervenir l’exemple logiquement absurde d’une infinité d’ânes engendrant et engendrés14… On retiendra aussi l’habileté d’une pensée qui utilise les outils intellectuels d’Aristote pour défendre une conception inverse à celle d’un certain aristotélisme chrétien. La question 5 peut établir alors, en complément de la précédente et en conclusion de la première série, l’absolue non nécessité, tant naturelle que volontaire, de la création divine.

La seconde série de questions de ce tome I annonce l’ensemble des questions de Duns Scot à propos de ce que Gérard Sondag, dans sa traduction, avait nommé Le principe d’individuation15. Le titre est repris par Alain Boureau afin d’insister sur l’idée que « le tournant scotiste qui dissocie l’individuation de la matière revient en fait à Mediavilla »16. Trois questions sont posées : « Est-ce que la substance de l’ange est composée de matière et de forme ? » (q. 6), « Est-ce que la nature de l’ange est plus noble que celle de l’âme ? » (q. 7) et enfin « Est-ce qu’il peut y avoir, dans la même espèce, plusieurs anges inégaux dans leurs conditions naturelles ? » (q.8). La paradoxale condition de l’existence angélique, existence incorporelle et néanmoins singulière, est le point de départ de la réflexion de Mediavilla, comme elle le sera chez Duns Scot. Comment penser la substance individuelle sans matérialité ni paradoxe ? La solution à ce problème, issu de la rencontre entre aristotélisme et christianisme, avait précédemment produit l’idée que, chez les anges, espèce et individu étaient confondus, ce qui amenait à concevoir une espèce par individu angélique. La solution de Mediavilla passe par une redéfinition de la matière, qu’il va poser comme le lieu du possible (et non pas du potentiel, opposé à l’acte pur présent seulement en Dieu).

De façon récurrente pendant toute la scolastique, la problématique de l’hylémorphisme aristotélicien – la substance est le composé de la matière et de la forme – aura animé un débat tendu entre les partisans d’une matière quantitative, conçue comme pure potentialité qui n’advient que par la forme extrinsèque lui conférant l’être en acte, et les défenseurs d’une « matière universelle », englobant une matière corporelle et une matière spirituelle, conception qui fera fortune chez certains auteurs platonisants de la Renaissance et se développera dans toute sa radicalité chez Giordano Bruno. L’enjeu de la position difficile de Mediavilla est ici de déterminer une matière propre à l’âme, différente de celle du corps tout en n’en étant pas séparée puisque, d’une part, les anges n’ont pas de corps mais que, d’autre part, il revient à l’âme d’informer le corps des créatures qui en sont dotées. Ainsi, selon Mediavilla, la forme de l’âme agirait d’abord sur sa propre matière avant, ou même sans avoir à agir sur la matière d’un corps. Grâce à cet hylémorphisme repensé, les anges peuvent s’individualiser réellement, être différents et inégaux, sans qu’il faille envisager une espèce par individu. L’eccéité scotiste, l’essence individuelle par laquelle un être est intégralement ce qu’il est à l’exclusion de tout autre, pointe à l’horizon.

Une « Somme inédite »

La tradition manuscrite de ces Questions Disputées est assez ample. On apprend l’existence d’au moins vingt manuscrits, datant tous de la première moitié du XIVe siècle. Pour diverses raisons – choix de copistes ou perte de cahiers, par exemple – ils n’offrent pas tous la totalité des quarante-cinq questions, et ils peuvent parfois assembler le texte de Mediavilla avec d’autres textes d’autres auteurs. Souvent associée à ses Quodlibeta, cette Somme inachevée de Mediavilla a été largement diffusée, autant que l’a été, par ailleurs, son commentaire des Sentences. Mais parmi la vingtaine de manuscrits aujourd’hui disponibles, Alain Boureau n’en a véritablement utilisé que huit pour établir le texte, faisant appel, ponctuellement, à deux autres manuscrits pour les questions 1 à 37, et à six autres, indirectement, par le biais d’éditions partielles. C’est pourquoi il précise qu’il « propose ici une édition de travail, qui ne prétend pas à l’exhaustivité d’une pure édition critique »17, préférant mener à son terme, dans des conditions scientifiques peut-être imparfaites mais solides, la publication complète de cet ensemble qui rend compte du système de pensée de Mediavilla.

Ce choix nous paraît tout à fait intéressant, et vient alimenter la réflexion sur le travail d’éditeur scientifique de textes anciens. En effet, tout éditeur doit, à un moment ou un autre, et surtout lorsqu’il est confronté à un auteur très diffusé dans son temps mais inédit dans le nôtre, se poser la question de son objectif premier et de l’utilité poursuivie par sa tâche : s’agit-il de produire le texte de référence incontestable (dans la mesure des matériaux disponibles au présent), ou s’agit-il de faire connaître une pensée par sa lecture directe ? Il semble évident que le travail d’Alain Boureau s’oriente vers le second cas. On ne niera pas l’idée que les deux objectifs sont intimement liés mais, très concrètement, ils ne se poursuivent pas sur la même échelle de temps. On peut ainsi regretter d’attendre des décennies pour avoir accès, dans leur version la plus parfaite possible, à des œuvres encore manuscrites qui, de ce fait, demeurent dans l’invisibilité des champs d’études. On peut, dans un autre sens, préférer attendre une quasi-certitude scientifique textuelle avant de permettre l’entrée dans la pensée d’un auteur. La recherche en histoire de la philosophie a besoin des deux, et même se constitue des deux. Dans le domaine de l’édition des textes comme dans celui de leur étude, c’est un va-et-vient incessant qui permet à nos connaissances et nos interprétations d’avancer.

Pour en revenir précisément à cette édition de Mediavilla, Alain Boureau note que les divergences entre les manuscrits sont très peu nombreuses et très visiblement dues à des erreurs d’écriture ou à des omissions. Tout se passe, nous dit-il, « comme si le texte avait été bien fixé dans un exemplar originel issu de Mediavilla, pris en charge par le studium franciscain »18. A partir de cet exemplar supposé, les copies se seraient multipliées, plus ou moins satisfaisantes, plus ou moins fiables et plus ou moins corrigées, mais apparemment toujours très proches les unes des autres. Un état de fait qui justifie les choix de l’éditeur parmi les manuscrits utilisés, choix qu’il explicite dans son introduction.

Les principes de sa traduction sont, eux aussi, présentés, et nous ramènent à la question des objectifs de ce travail. Donner à lire Mediavilla dans sa précision sans pour autant l’enfermer dans des usages trop strictement inscrits dans son époque, telle est la volonté d’Alain Boureau. Pour y parvenir, il a choisi d’alléger, sans nuire à l’exactitude du texte, certaines formes en cours à la fin du XIIIe siècle mais trop pesantes au lecteur d’aujourd’hui, au point de gêner sa lecture, voire sa compréhension. Cet allègement se fonde sur des principes syntaxiques et lexicaux bien précis : varier la ponctuation, casser les suites de propositions conséquentes en trouvant des équivalences formelles aux « donc » en cascades, remplacer la lourdeur des démonstratifs par des articles définis, chercher des traductions dans notre vocabulaire contemporain au lieu de recourir à la translittération, ce « décalque des mots latins qui enferment la pensée scolastique dans un folklore propre, sans relation avec une raison plus universelle ». Un petit glossaire nous est d’ailleurs proposé : on y verra, par exemple, que les gravia sont rendus par « corps lourds » et non « graves », comme on le fait encore souvent ; on y appréciera la traduction péraphrasique d’evum par « perpétuité créée mais sans fin », peu économique mais qui, au moins, fait sens ; on y retrouvera un néologisme de Mediavilla, insensificare, traduit par un néologisme, pour le coup translittéré en « insensifier », peut-être moins évident mais plus personnel. Etc. Ces principes de traduction engagent une interprétation, dont le traducteur assume explicitement les risques et sur ce point, puisque l’édition est bilingue, on laissera le lecteur latiniste et médiéviste en juger par lui-même.

Une « Somme en cours d’édition »

L’entreprise est ambitieuse et le travail qu’elle exige est colossal. Deux tomes sur les six prévus sont aujourd’hui à notre disposition. C’est encore peu mais c’est déjà beaucoup : on peut déjà commencer à pénétrer dans le système de pensée de Mediavilla. On peut déjà commencer à découvrir l’originalité et la puissance de réflexion d’un auteur avec qui, juste retour des choses, il faudra de nouveau compter désormais.

Alain Boureau écrivait dans son introduction à L’inconnu dans la maison : « Un des bénéfices d’une meilleure connaissance des textes de Mediavilla serait de combler un vide de l’histoire de la pensée et de rompre avec l’image intimidante de certains penseurs, isolés dans leur découverte soudaine »19. C’est ainsi que les propositions du franciscain posent sur les innovations ultérieures d’un Duns Scot ou d’un Guillaume d’Ockham une lumière qui les fait paraître toujours aussi magistrales mais peut-être un peu moins instantanées ou imprévisibles.

Les avancées de la recherche invitent à envisager nouvellement l’historiographie de la philosophie qui s’avère toujours plus fine. Sans doute gagne-t-on beaucoup à porter attention à ce moment encore peu exploré de la philosophie médiévale latine – la charnière des XIIIe et XIVe siècles – et, dans les perspectives qui se tracent, l’entreprise de cette édition critique des Questions disputées de Richard de Mediavilla prend une importance tout à fait remarquable.

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Regards croisés

  1. Alain Boureau, L’inconnu dans la maison. Richard de Mediavilla, les Franciscains et la Vierge Maris à la fin du XIIIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, coll. Histoire, 2010.
  2. Richard de Mediavilla, Questions disputées, tome IV, q.23-31, Les démons, édition critique, traduction et présentation par Alain Boureau, Paris, Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque scolastique, 2011.
  3. Un compte-rendu de l’ouvrage est disponible sur ce site : https://www.actu-philosophia.com/spip.php?article315.
  4. Richard de Mediavilla, Questions disputées, Tome I, Le Premier Principe – L’individuation, Les Belles Lettres, 2012
  5. Richard de Mediavilla, Question Disputées, tome I, q. 1-8, Le Premier Principe – L’individuation, introduction, édition critique, et traduction par Alain Boureau, Paris, Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque scolastique, 2012.
  6. Cf. Edgar Hocédez, Richard de Middleton : sa vie, ses œuvres, sa doctrine, Louvain – Paris, Spicillegium sacrum Lovaniense, coll. Etudes et documents – Honoré Champion, 1925.
  7. On peut consulter Quodlibase, base de données des quolibets théologiques entre 1230 et 1350. http://quodlibase.ehess.fr/index2.php.
  8. Questio disputata de privilegio Martini pape IV, éd. par Ferdinand Delorme, Collège Saint-Bonaventure, Quarachi, 1925.
  9. De gradu formarum, publié dans Roberto Zavalloni, Richard de Mediavilla et la controverse sur la pluralité des formes. Textes inédits et étude critique, Louvain, Éditions de l’Institut supérieur de philosophie, coll. Philosophes médiévaux, 1951.
  10. Richard de Mediavilla, Question Disputées, tome I, Introduction générale, p. XII.
  11. Ibid, p. XIII.
  12. Kurt Klasch, Einführung in die Philosophie des Mittelalters (1987), trad. fr. par Janine de Bourgknecht, Ruedi Imbach et François-Xavier Putallaz, Introduction à la philosophie médiévale, Fribourg – Paris, Academic Press Fribourg – Editions du Cerf, 2010 (2e éd. augmentée).
  13. Sur ce sujet, on pourra se reporter au livre de Cyrille Michon, Thomas d’Aquin et la controverse sur L’éternité du monde, Paris, Flammarion, coll. GF, 2004, qui offre les textes des traités pris au centre dans la querelle ainsi qu’une analyse historique et philosophique du problème. On rappellera que la position assez ambigüe de Thomas, comme celles, très engagées, d’un Siger de Brabant ou d’un Boèce de Dacie, ont été rassemblées, malgré leurs divergences, sous la dénomination de « double-vérité ». L’éternité du monde est l’une des propositions condamnées par Eugène Tempier en 1277.
  14. Cf. p. 121-125.
  15. Duns Scot, Le principe d’individuation (Ordinatio, II, dist. 3, pars 1), introduction, notes et trad. fr. par Gérard Sondag, Paris, Vrin, coll. Bibliothèque de textes philosophiques, 1992 et 2005 (édition bilingue)
  16. Introduction au tome I, p. XLV.
  17. Introduction générale, p. XXVII.
  18. Ibid.
  19. L’inconnu dans la maison, p. 12.
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