Jacques Derrida : La peine de mort. Volume 1

Le présent volume édite la première des deux années du séminaire que Jacques Derrida consacra au sujet de la peine de mort (en 1999-2000 et 2000-2001). Présenté intégralement dans le cadre du programme « Philosophie et épistémologie » à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris, ce séminaire a aussi fait l’objet d’un enseignement aux États-Unis. Il précède immédiatement celui consacré à « La bête et le souverain » (2001-2003), déjà publié. Il relève de l’ensemble commencé en 1997-1998 sous le titre « Le parjure et le pardon », qui appartient lui-même à un ensemble plus long, « Questions de responsabilité », initié en 1989 et finalisé en 2003 avec la dernière année d’enseignement de Jacques Derrida.

Voici le résumé qu’en donnait Jacques Derrida dans l’Annuaire de l’ehess 1999-2000 :

« La problématique engagée sous ce titre < « Le parjure et le pardon » > au cours des deux années passées nous a conduits à privilégier cette fois la grande question de la peine de mort. C’était nécessaire au moins dans la mesure où la peine dite capitale met en jeu, dans l’imminence d’une sanction irréversible, avec ce qui paraît tenu pour l’impardonnable, les concepts de souveraineté (de l’État ou du chef d’État – droit de vie et de mort sur le citoyen – ), de droit de grâce, etc.

Nous avons étudié la peine de mort, de façon au moins préliminaire, aussi bien à partir de grands exemples paradigmatiques (Socrate, Jésus, Hallâj, Jeanne d’Arc) que de textes canoniques, de la Bible à Camus ou à Badinter, en passant par Beccaria, Locke, Kant, Hugo – à qui nous avons consacré de nombreuses séances –, Genet, etc., et surtout de textes juridiques d’après la Seconde Guerre mondiale. Un grand nombre de conventions internationales recommandent en effet la fin des châtiments cruels et des tortures, dont la peine de mort, sans jamais en faire obligation aux États dont la souveraineté devait être respectée. Nous nous sommes intéressés aux mouvements abolitionnistes, à leur logique et à leur rhétorique, et surtout aux Etats-Unis dont l’histoire récente, voire très actuelle, a requis de nombreuses analyses – notamment depuis la décision de la Cour suprême qui, en 1972, jugea inconstitutionnelle l’application de la peine de mort (« cruel and unusual punishment »), jusqu’à la reprise amplifiée et spectaculaire des exécutions depuis 1977, etc. Nous avons accordé beaucoup d’attention à l’exception des États-Unis.

Trois concepts problématiques ont dominé notre questionnement à travers les textes et les exemples étudiés : la souveraineté, l’exception et la cruauté. Autre question conductrice : pourquoi l’abolitionnisme ou la condamnation de la peine de mort, dans son principe même, n’ont-ils (presque) jamais, à ce jour, trouvé une place proprement philosophique dans l’architectonique d’un grand discours philosophique en tant que tel ? Comment interpréter ce fait hautement signifiant ? »

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