Jacques Derrida : Pardonner. L’impardonnable et l’imprescriptible

« Qui pardonne ou qui demande pardon à qui, à quel moment ? Qui en a le droit ou le pouvoir ? “qui pardonne à qui ?” Que signifie ici le “qui” ? Ce sera toujours la forme presque ultime de la question, et le plus souvent de la question insoluble par définition. Car si redoutable qu’elle soit, cette question n’est peut-être pas la question ultime. Nous aurons plus d’une fois affaire aux effets d’une question préalable, antérieure à celle-ci, et qui est la question : “qui” ou “quoi” ? Pardonne-t-on à quelqu’un (pour une faute commise, par exemple un parjure ; mais je tenterai de montrer plus tard que la faute, l’offense, le tort, le mal commis est d’une certaine manière toujours un parjure), pardonne-t-on à quelqu’un ou pardonne-t-on quelque chose à quelqu’un, à quelqu’un qui, de quelque façon, ne se confond jamais totalement avec la faute et le moment de la faute passée, ni même avec le passé en général ? Cette question – “qui” ou “quoi” ? – ne cessera, sous de nombreuses formes, de revenir hanter le langage du pardon. »

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