Jacques le Brun : Dieu, un pur rien. Angelus Silesius, poésie, métaphysique et mystique

Au milieu du XVIIe siècle, dans un monde germanique déchiré par les guerres et les luttes religieuses, Johannes Scheffler, un jeune protestant lecteur des mystiques médiévaux et modernes, de maître Eckhart, de Jacob Boehme et de Jean de la Croix, publie un recueil de distiques et de quatrains, Le Pèlerin chérubinique, sous le nom d’Angelus Silesius. Une méditation assidue des textes et la fréquentation de contemporains d’une intense spiritualité le portent à sonder les mystères de la religion et de la philosophie, l’être, l’essence, la Déité, le néant, l’abandon. Son écriture, caractéristique de l’âge baroque, lui permet d’atteindre, grâce à la poésie, les limites des orthodoxies et même de la pensée.
Ces poèmes, défi aux philosophes et aux poètes, ne cesseront d’inspirer des lecteurs assidus : de Leibniz à Schopenhauer, de Heidegger à Roger Munier, de Maurice Blanchot à Lacan et à Derrida, nombreux sont ceux qui liront Le Pèlerin chérubinique. À partir de cette lecture, ils se découvriront eux-mêmes, n’hésitant pas à trouver dans ces vers l’écho rétrospectif de leur modernité.
À propos d’un vers célèbre de Gertrude Stein, « Rose is a rose is a rose is a rose », et de « La rose sans pourquoi » de Heidegger, Blanchot se souvient du début du distique d’Angelus Silesius :
« La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu’elle fleurit,
Elle ne fait pas attention à elle-même, ne demande pas si on la voit. »

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