Mark Alizart : Informatique céleste

Quand IBM a cherché à introduire le mot « computer » en France, dans les années 1950, le philologue Jacques Perret a eu l’idée de remettre au goût du jour un vieux mot latin, « ordinateur », qui désignait au Moyen Âge une qualité que les Pères de l’Église attribuent à Dieu – Deus Ordinator – signifiant « Dieu ordonnateur ». Ce faisant, il a aussi bien cerné la compétence technique de ces nouvelles machines que leur vocation messianique. L’ordinateur ne peut pas être réduit à un simple outil. L’informatique irrigue la vie, à laquelle elle fournit un programme. Elle donne forme à la matière, à son niveau le plus élémentaire. Elle sculpte nos pensées et notre conscience. Aussi bien emporte-t-elle une nouvelle ontologie, une nouvelle politique et même une nouvelle spiritualité. En elle s’accomplit la promesse d’une réconciliation entre les mots et les choses, les vivants et les morts, les humains et les non-humains. Martin Heidegger affirmait à la fin de sa vie que seul un dieu pouvait désormais nous sauver. Mais c’est l’informatique qui sauvera le monde.

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