Stéphane Chauvier : Le sens du possible

Il se trouve aujourd’hui des philosophes pour soutenir que la seule différence entre César franchissant le Rubicon et César ne le franchissant pas, c’est le monde dans lequel ces évènements se sont, en fait, l’un et l’autre produits. César a franchi le Rubicon dans ce monde, celui où nous sommes nous-mêmes, tandis que c’est dans un autre monde que César, ou l’une de ses répliques, ne l’a pas franchi. Nous appelons « réel » ce qui s’est passé dans ce monde et « possible » ce qui s’est passé dans un autre.
Comment échapper à ces extravagances? Comment maintenir la distance infranchissable qui sépare l’être du non-être?
En subordonnant l’ontologie du possible à son épistémologie. On découvre alors qu’une possibilité est une fiction qui nous est indispensable pour découvrir certains aspects du réel. On découvre qu’il existe une connaissance par les possibles, comme il existe une connaissance par l’expérience. On découvre que la pensée du possible est comme un sixième sens qui nous donne une prise cognitive plus ferme sur le réel.
Mais on découvre aussi qu’il y a des formes variées de cette connaissance du réel par le possible. Et que la philosophie pourrait bien être la plus radicale en même temps que la plus méthodique de ces formes.

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