Vincent Gérard et Jocelyn Benoist (sous la dir.) : Lectures de Husserl

Husserl (1858-1938), par plus d’un trait, incarne probablement, dans la première moitié du XXe siècle, la figure du dernier philosophe « classique ». Il fait partie de ces philosophes qui croient que la philosophie est une connaissance fondée en raison, qui aspire à la scientificité. Son propos est précisément de faire de la philosophie une « science rigoureuse », établie une fois pour toutes. Lorsque, en 1935, il écrit, dans des lignes célèbres, et souvent mésinterprétées : « La philosophie comme science, comme science sérieuse, rigoureuse, et même apodictiquement rigoureuse : ce rêve est fini » (La Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale), il ne s’agit aucunement d’une renonciation, mais d’un diagnostic sur l’esprit de l’époque, que Husserl déplore, et contre lequel il entend lutter — même si, il ne faut jamais le perdre de vue, pour Husserl, lutter contre celui-ci, c’est le comprendre aussi, en identifier les raisons.
Cette réaffirmation, d’un bout à l’autre de l’œuvre, de l’idéal classique de la philosophie, pensé et constitué comme tel, est, cependant, sans naïveté. Il ne s’agit pas, pour Husserl, de dire qu’on peut tout bonnement, imperturbablement, « faire de la philosophie comme on en a toujours fait », ignorant purement et simplement ce qui se manifeste apparemment toujours plus dans le réel comme une irrationalité tragique. Le rationalisme, précisément, requiert une refondation, et c’est sous le signe de cette refondation que se place toute la pensée de Husserl.

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