Blaise Benoît : La philosophie de Nietzsche. Repères

Suite à une proposition de Michel Malherbe, Blaise Benoit a publié récemment d’utiles « Repères » sur ce qui mérite bien d’être appelé, davantage que la « pensée » : « la philosophie de Nietzsche » (La philosophie de Nietzsche Repères, Vrin, Paris, 2019). Accompagné d’une biographie bien informée, ainsi que d’une présentation détaillée des œuvres principales de Nietzsche, l’ouvrage marque par sa luminosité et sa densité fruitive, pourtant jamais surchargée. Blaise Benoit trace un parcours éclairant parmi les étapes de vie, de pensée et de discours du philosophe, restituant dans un ordre cohérent les liens subtils entre les grands thèmes évoqués, sans céder à la simplification ni errer sans chemin. Car même si Nietzsche est un penseur inclassable, qui tourne la philosophie en dérision et s’emporte souvent contre elle, il ne propose pas une pensée éclatée, qui n’envisagerait la réalité que comme chaos, jusqu’à aboutir à des contradictions insolubles (p. 29). Sa pensée fait philosophie parce qu’elle est organisée, présente « une construction d’ensemble » et tient sa cohérence, ainsi que sa pertinence, de la mise en évidence d’une « résistance de la réalité vis-à-vis de nos capacités d’analyse et de maîtrise » (p. 30). Au terme de la lecture, l’ouvrage de Blaise Benoit se révèle confirmer parfaitement le statut sceptique, méthodique et authentiquement philosophique du discours de Nietzsche !

 

Un nouveau langage, pour dire la contradiction immanente au devenir

 

La démarche de Nietzsche se présente sous la forme de périodes qui ne sont différentes qu’« à grands traits » (p. 34), mais son unité s’exprime notamment par la valorisation du devenir, et elle s’est peut-être manifestée dès le départ. Car Nietzsche n’a pas enchaîné « différentes façons d’aborder la réalité », en décalant sa perspective progressivement, par exemple en passant de la transcendance à l’immanence. Dès la Naissance de la Tragédie, le philosophe refuse l’arrière-monde, tout en pensant le devenir comme « dynamique heurtée voire violente, ponctuellement pacifiée » (p. 37). Si la contradiction est originaire, en tant que « moteur des variations du devenir », reste qu’elle est bien immanente au devenir. L’objectif de Nietzsche est alors de « dire la réalité par-delà la distinction entre intériorité et extériorité » (p. 42).[1] De là la quête d’un nouveau langage. Or le moteur du langage et de la réalité est la contradiction originaire, « l’interprétation » considérée comme « écart sans cesse renaissant » (p. 43). On ne peut donc pas, sensément, interroger l’adéquation entre le nouveau langage et la réalité ! « Le langage interprète la réalité qui consiste elle-même en une multiplicité d’interprétations » (p. 44). Le nouveau langage ne revendique donc pas une position de surplomb, mais propose un apport qui « est à son tour à interpréter ». Il engage en somme une nouvelle « logique d’investigation » et il a l’originalité d’être « animé par une pensée perspectiviste qui ne se déploie que par son entremise ».

Refusant les convictions, la philosophie de Nietzsche révèle en outre le vice caché derrière la prétendue vertu : elle fait surgir l’opposé pour multiplier les points de vue. La tentative, l’essai (Versuch) procède d’un souci pratique, en forme de vigueur et d’engagement courageux. Car la vie elle-même est tentative ! Comme moteur de l’investigation philosophique, l’essai manifeste, localement, le « Versuch au sens plus large d’autodifférenciation de la vie » (p. 51). En somme, l’unité de l’évolution de la pensée de Nietzsche réside dans « l’ensemble de tentatives ou d’essais d’appréhension de la réalité comme dynamique interprétative au moyen de la construction progressive du « nouveau langage » comme mise en œuvre du perspectivisme » (p. 51-52).

 

Rénover l’interprétation pour réinterpréter la réalité

 

Nietzsche rénove la conception de l’interprétation, pour l’intégrer à un perspectivisme trop souvent ignoré par la philologie. Celle-ci doit devenir art du déplacement, prendre pour moteur le passage d’une perspective à une autre, bref devenir Versuch, mais aussi s’ouvrir à l’histoire, guidée par la philosophie, pour favoriser une haute culture. Nietzsche est critique envers l’histoire, comme envers le sens historique en tant que dérive historiciste de l’interprétation. Il réinterprète la réalité comme texte et conçoit l’interprétation comme manifestation de valeurs, expression de pulsions. Mais le sens historique reste valable quand il n’est pas hypertrophié, comme ouverture au devenir. Sans être une philosophie de l’histoire, sa philosophie est historique, dans la mesure où elle traite de la vie dans son ensemble, valorisant la préhistoire et intégrant l’histoire humaine à l’histoire naturelle.

Le Versuch est à la fois multiplication des interprétations et unification de la réalité par l’hypothèse de la volonté de puissance. Néanmoins celle-ci n’a pas d’autre unité que celle d’une organisation et d’un jeu mutuel, qui s’accompagne de l’opposition entre forces. Son hypothèse est un Versuch revendiqué et problématisé par Nietzsche, « qui anticipe déjà les objections que sa tentative ne peut que susciter » (p. 74). Car la remettre en cause, c’est encore interpréter dans le cadre d’une lutte, conformément à la dynamique de la réalité supposée par l’hypothèse de la volonté de puissance ! Cette hypothèse ne prétend pas être une vérité absolue, « dire adéquatement l’être [qu’elle] vise, et ce de manière définitive ». Inutile, donc, de se focaliser sur la dénomination « volonté de puissance », comme de s’attarder le plus possible sur une interprétation particulière. « Tout est interprétations conflictuelles », mais la réalité n’est pas l’anomie radicale (lutte des interprétations) : elle conserve de la consistance, elle fait monde, c’est-à-dire présente une organisation d’ensemble. Car la volonté de puissance n’est pas l’interprétation ultime, pas plus que les pulsions ne sont des atomes. Il ne s’agit pas là de faits premiers, qui expliqueraient la réalité qui en dépend. Rien n’a d’unité préétablie : toute unité est pour ainsi dire seconde, c’est-à-dire dérivée, constituée sur le préalable « d’oppositions qui sont des commodités ».

 

Interprétation, vérité et art

 

Rejetant le positivisme, Nietzsche refuse de « se cantonner aux phénomènes constitués par la science » pour statuer en vérité sur le monde. Il s’agit au contraire de « détruire l’horizon philosophique traditionnel, à savoir l’établissement de la vérité par un sujet soucieux de connaître de manière universelle et nécessaire » (p. 76). C’est pourquoi Nietzsche déclare il n’y a pas de faits, considérés comme de l’en soi : seules existent les interprétations, qui sont dépourvues de sujet (comme principe et être extérieur à l’interpréter). Aucune d’entre elles ne constitue le sens ultime de la réalité : les significations sont irréductiblement multiples, comme les angles de vues (perspectivisme). De plus les interprétations naissent d’un conflit pulsionnel, chaque pulsion constituant un besoin de domination, une volonté d’imposer une perspective particulière à toutes les autres. Penser, c’est alors interpréter, permettre à des configurations pulsionnelles de donner du sens, d’indiquer « une direction plus ou moins fermement », en s’appropriant et en commandant d’autres pulsions (sans garantie de victoire définitive). La maîtrise intellectuelle, dans la pensée théorique, se révèle être une action de domination : aspirer à la vérité, c’est aspirer à la puissance » (p. 77).

 

La volonté de vérité se manifeste peu à peu comme une puissance au service de la vie, une expression de la volonté de puissance, pourtant elle se détourne rapidement de la vie ! Si nous simplifions le monde par une logique « approximative mais opératoire » (par exemple en réduisant le semblable à l’identique), c’est pour conserver la vie et en raison d’un sentiment d’impuissance face à l’imprévisibilité du réel, né d’une peur de l’inattendu héritée de notre histoire évolutive. Loin donc d’encenser inconditionnellement l’attachement à la vie, Nietzsche pointe ses effets débilitants, nuisibles pour la vie ! La croyance à la vérité (cette « interprétation qui refuse de se percevoir comme telle », p. 78) segmente le devenir en éléments discrets, en choses durables, qui sont autant de fictions utiles pour la conservation de l’espèce, tenues pour des faits premiers, ce qui a d’abord protégé la vie de la complexité de la réalité. La volonté de vérité peut servir la vie, la conserver, mais la résistance de celle-ci à la schématisation a intensifié l’aspiration au vrai, qui s’est fait « plaisir du jeu intellectuel plus raffiné avant d’exprimer une multitude de pulsions en quête de supériorité les unes sur les autres ». La connaissance est depuis devenue « une partie de la vie même… une puissance constamment en croissance » (Gai Savoir, § 110). Ainsi la science ne s’en tient pas aux faits, quoi qu’elle en dise : elle simplifie et falsifie la réalité.[2]

 

En faisant de la vérité un cas spécial de l’interprétation, Nietzsche met fin à sa survalorisation. Pensée, connaissance et vérité peuvent procurer de la puissance, mais elles naissent de l’antagonisme entre forces en quête de puissance.[3] Apparences, appréciations perspectivistes et « non-vérité », étant des conditions de vie, ne doivent pas être condamnées comme formes de tromperie, mais faire l’objet de notre adhésion, ce qui nous constitue en « artistes ». Bien plus, la réalité est interprétation, car dans leur quête de puissance, les pulsions « se donnent forme et sens ». Interpréter, en effet, c’est opérer des décalages, adopter de nouvelles perspectives sur une réalité constamment retraduite. Ce qui signifie ici que « la dynamique interprétative qui produit sans cesse la réalité » a la forme d’une célébration du changement, de l’erreur, du mensonge, de l’illusion, de l’apparence (« l’art »).[4] Interpréter le monde en artiste, « au moyen de ses diverses productions », c’est penser de façon plurielle la multiplicité du monde, pour mieux le façonner. La volonté de vérité des philosophes de l’avenir « est – volonté de puissance » (Par-delà bien et mal, § 211), surplus créateur plutôt qu’« idéal d’adéquation figée à un réel appauvri » (p. 83).

 

L’interprétation en quête de valeurs

 

Pour légiférer, ordonner le monde, il faut interroger l’origine des valeurs susceptibles de guider les jugements et les actions. Rapporter les valeurs à des pulsions convergentes stabilisées,[5] ce n’est pas proposer une morale de plus, mais permettre au corps de guérir et à la culture de redevenir ainsi capable d’avenir. Suite à cette démystification, il est possible de statuer sur la valeur des valeurs. Il ne s’agit pas de tout déprécier, en salissant les motivations humaines », ni de sombrer dans un interpréter infini : des « diagnostics généalogiques positifs » sont possibles et le Versuch incite à valoriser ce à quoi l’on s’oppose (maladie, décadence, christianisme, etc.). De plus Nietzsche reconnaît des types de configurations pulsionnelles (qui fixent les valeurs), distingués selon leur puissance respective.[6] Ainsi « les maîtres » évaluent par « surabondance », par un mouvement centrifuge d’extériorisation, à partir d’un acquiescement débordant à soi-même (Par-delà bien et mal, § 260). Au contraire, les « esclaves » évaluent par « faim » (Gai savoir, § 370), par un mouvement centripète d’appropriation, à partir du refus du monde et du vide du manque. Soulignons incidemment que Nietzsche est coutumier de la critique du désir comme manque et de l’attachement, en tant qu’indices d’une puissance affaiblie et déclinante. Selon lui tous les idéaux de l’homme cachent le manque,[7] l’insatisfaction est un instinct de déclin et le besoin d’excitations toujours plus fortes et plus fréquentes est un symptôme d’épuisement.[8] Manière de dire que le manque d’où naît le désir est avant tout manque de force, de puissance d’affirmation de soi comme vie – incapacité à affronter et à approuver ce qui est.

 

L’interprétation la plus périlleuse

 

La perspective lucide et intègre du réaliste est « l’interprétation forte » qui embrasse et affirme l’aspect terrible et problématique de l’existence, la connaissance s’identifiant in fine à cet acquiescement.[9] Mais si la réalité a pour dynamique l’élévation, comment comprendre que tout revienne, conformément à la doctrine de l’Eternel Retour ? Sorte de « texte existentiel », l’éternel retour est une interprétation qui met à l’épreuve « notre capacité d’affirmer la totalité de la réalité, pour l’éternité » (p. 96). L’illusion du libre-arbitre exerce une influence qui s’intègre dans le mécanisme de la nature, donc la liberté ne s’oppose plus à la nécessité. L’éternité du point de vue de laquelle tout ce qui arrive est prédéterminé est irreprésentable. Mais cette approbation, qui est affirmation d’une vie ascendante, fécondité, se conquiert sur l’insatisfaction, la richesse en oppositions, la lutte « contre le sentiment d’absurdité immédiate de l’existence » (p. 98), « sur un non qui s’impose tout d’abord massivement […] l’amour du destin est le fruit d’une incorporation (Einverleibung) progressive ». Articulant volonté de puissance et éternel retour, la figure de Dionysos dit le « dépassement des oppositions […] une solidarité au premier abord inenvisageable entre le oui et le non » (p. 97), sous la forme de la renaissance perpétuelle, du cercle vicieux divin, du retour éternel du jeu interprétatif des volontés de puissance. Le monde est constitué de relations pré-individuelles, pour ainsi dire ante rem : des rapports de puissance qui « se différencient cycliquement, de toute éternité » (p. 100). Création et destruction sont éternellement coextensifs, celle-ci pouvant être, « à une vaste échelle », la condition de celle-là.

 

Le dionysiaque

 

Paradoxalement fécond, le tragique élève la réalité envisagée comme culture. Il s’agit en effet d’être soi-même l’éternelle approbation à tout, « le plaisir du devenir » et donc aussi de la destruction (Crépuscule des isoles). La pensée de l’Eternel Retour dessine un contre-idéal opposé à l’idéalisme et issu d’un surplus de santé : une « idéalisation intensificatrice » destituant les valeurs contradictoires, disparates, anarchiques, qui nous enlisent dans la modernité. L’homme moderne peut en effet faire face au danger et s’autodépasser, par « démangeaison de l’infini, de l’immense » (Par-delà bien et mal, § 224). Les valeurs suprêmes s’en trouveront dévalorisées, mais pour la force ce sera l’occasion d’intensifier l’existence en produisant des valeurs nouvelles et salvatrices (nihilisme « actif »). En renversant les valeurs, les philosophes de l’avenir ne feront qu’acquiescer à la réalité comme interprétation, mais ils devront réinterpréter la réalité comme éternel retour, pour permettre l’élevage du Surhumain. La lente incorporation de la pensée du retour intensifiera la réalité en tant que culture.

 

L’art est à la fois le fond de la philosophie, l’opération de la réalité (créer, célébrer l’illusion) et un accroissement des possibilités de la vie par l’exigence de transformer en perfection, c’est-à-dire par l’idéalisation redéfinie dans une direction salutaire. La réalité est elle-même « un Versuch interprétatif (une dynamique interprétative) », c’est pourquoi le Versuch philosophique, comme méthode d’une « philosophie sans thèse définitive » (p. 114), tente de « l’éclairer au moyen de perspectives multiples afin de la réorienter » (p. 113). Volonté de puissance, éternel retour et pulsions ne sont que des désignations de « la réalité comme conflictualité mouvante qui acquiesce à elle-même pour l’éternité ». Nietzsche pense ainsi l’unité active et mobile, « toujours ouverte à la différenciation – de la réalité comme dynamique interprétative ».

 

La présentation des œuvres principales, qui clôt l’ouvrage de Blaise Benoit, commence par livrer la clé des fragments posthumes. Hétérogènes, ces fragments se révèlent être « de possibles compléments d’information, à examiner au cas par cas » (p. 118), et non pas l’expression claire et directe la philosophie de Nietzsche, ni de simples brouillons préparatoires négligeables. Pour prévenir la réduction des œuvres à « une rhapsodie de formules fameuses » (p. 119), la présentation interroge l’unité du questionnement propre à chaque ouvrage majeur, mais prolonge aussi la partie précédente consacrée à « la pensée de Nietzsche ». Parcourant les étapes qui jalonnent les publications successives de Nietzsche, elle révèle le développement graduel de la « tentative » nietzschéenne, révélant d’un livre à l’autre son extraordinaire fécondité. C’est sur ce voyage riche en découvertes que s’achève l’ouvrage de Blaise Benoit.

 

Au terme de cette expédition dans une des philosophies les plus profondes qui ait été élaborées dans l’histoire de la pensée, le lecteur bénéficie d’un panorama complet, vaste et lumineux, du monde tel que le conçoit Nietzsche, comme totalité amorale, artistique et éternellement renaissante.

[1] « Il n’est pas d’extérieur ! »  (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra). Notons que la dualité de l’intérieur et de l’extérieur sera remise en cause également par William James (cf. « La notion de conscience » : « L’externe et l’interne, l’étendu et l’inétendu, se fusionnent et font un mariage indissoluble »), par Sartre (cf. L’Etre et le néant : « Les apparitions qui manifestent l’existant ne sont ni intérieures ni extérieures ») ou encore, plus récemment, par Claude Romano (Les repères éblouissants, Puf, Epiméthée, p. 126).

[2] Interpréter, c’est « donner forme et sens à telle ou telle partie de la réalité afin de s’en rendre maître ».

[3] Il s’agit de la lutte entre pulsions violentes, illogiques, partiales, injustes, rivales, et qui s’accommodent sur un mode infraconscient. Dans ces conditions, la vérité est l’équilibre des pulsions, constitué progressivement (la « justice »).

[4] « Le « faire » de l’artiste […] interprète le monde au moyen de ses diverses productions » (p. 82).

[5] Une valeur est « la stabilisation de pulsions orientées dans la même direction » (p. 86), des pulsions durables, des « préférences constantes » (p. 86), souvent infraconscientes.

[6] Les types sont « les configurations récurrentes les plus fréquentes » (Par-delà bien et mal, § 186), des « régularités dans le cours des pulsions », des « configurations pulsionnelles stabilisées » par le ralentissement et la densification du « tempo de la vie » (Gai Savoir, § 376).

[7] « …l’abject, l’absurde, le malade, le lâche, le fatigué » (Crépuscule des Idoles, trad. Wotling, § 32, p. 194-195). L’homme « ne mérite nul respect sitôt qu’il désire » !

[8] FP 14 [182] et Crépuscules des idoles, GF, trad. WOTLING, « Les quatre grandes erreurs », § 2, p. 152

[9] Cf. Ecce Homo, III, « NT », § 2 : « La connaissance, le dire oui à la réalité… ».

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