Laurent de Sutter : Postcritique

Nous vivons l’âge du triomphe de la critique. Esprit critique, théorie critique, critique d’art ou études critiques – tout se passe comme si la critique était le lieu de l’intelligence contemporaine. Mais sait-on vraiment ce que l’on fait, lorsqu’on défend la critique ? Se rend-on compte, surtout, de la manière dont son discours, en saturant le domaine du pensable, nous rend bêtes ? Car la critique est d’abord une position : celle de la suprématie du sujet sur l’objet, de l’individu sur ce qui lui arrive, du spectateur sur ce qu’il voit. La critique nous rend bêtes, car elle nous rend forts – d’une force démesurée par rapport à ce qu’elle prétend juger. Celui qui critique a toujours raison. Or le désir d’avoir raison, dans le contemporain, est à la source de tous les maux : politiques, éthiques, esthétiques, écologiques, épistémologiques. Il est donc temps d’en finir avec la critique. C’est une nouvelle ère qu’appellent de leurs vœux, par dix propositions inédites, dix des plus brillants penseurs de la nouvelle génération, en un manifeste appelé à faire date.

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