Bernard Lafargue et Stéphanie Cardoso (dir.) : Philosophie du design

Des bébés projetés sur catalogue et customisés en laboratoire aux défunts que l’on thanatopraxie avant de les incinérer en passant par le relooking de l’espace privé et public, tout est désormais affaire de design. La consonance anglaise de ce mot, qui s’est imposé sur toute la planète dans la seconde moitié du XXe siècle, témoigne d’un changement de vision du monde beaucoup plus profond qu’il n’y paraît.
Si la plupart des historiens font naître le design au début du XXe siècle d’une synthèse entre la tradition socialiste utopiste de William Morris qui veut guérir l’Angleterre déshumanisée par une industrialisation à tout-va grâce à la beauté des arts décoratifs, celle du Werkbund de Muthesius qui donne à la production industrielle un souci de beauté ergonomique et celle du Bauhaus de Walter Gropius qui favorise la formation d’artistes-artisans-ingénieurs-esthéticiens, ils oublient presque toujours le « back again » de Warhol, designer puis artiste, célébrant la beauté des Boîtes Brillo d’Harvey, artiste puis designer.
En prenant la place de « l’artiste-phare-messie » des avant-gardes modernistes dans les années soixante, l’artiste designer s’est retrouvé le seul à même de répondre à l’irrépressible désir de beauté de l’être humain. Il est ainsi devenu une « popstar » qui « change le monde », quitte à le faire tourner en boucle, de révolution esthétique en révolution esthétique, en mettant en œuvre, entre cynisme et humour, « un design pour la vie ».

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