À la différence et de la dissuasion et de la prévention, la préemption vise non plus le danger clair et bien présent, mais plutôt la menace. Encore indéterminée quant à son heure et ses contours, la menace a une existence incertaine. Opérer sur la menace implique d’agir sur le futur dans le présent, selon une politique de l’affect, dont le registre dominant est la peur.
Le livre trace les linéaments de l’ontopouvoir depuis son éclosion dans la « guerre contre le terrorisme », et l’État sécuritaire correspondant, jusqu’à l’imposition de la logique néolibérale et aux débordements des médias rendus viraux. Une contribution décisive à la généalogie du régime « post-vérité » qui caractérise notre ère.
Il publie en 2002 Parables for the Virtual: Movement, Affect, Sensation (Duke University Press). Ses ouvrages récents comprennent L’économie contre elle-même (Lux, 2018), Ce que les bêtes nous apprennent de la politique (Éditions Dehors, 2019) et 99 Theses on the Re-Evaluation of Value. A Post-Communist Manifesto (University of Minnesota Press, 2018).
Brian Massumi collabore activement à SenseLab (créé en 2004 par l’artiste et théoricienne Erin Manning), réseau international d’artistes, d’universitaires, d’écrivains et de créateurs qui travaillent ensemble à la croisée de la philosophie, de l’art et de l’activisme.