Chantal Delsol : La nature du populisme ou les figures de l’idiot

Le  » populisme  » est d’abord une injure.
Selon l’usage commun, un gouvernant élu qui écoute un bon peuple est populaire, mais s’il écoute un mauvais peuple, il est populiste. Qu’est-ce donc qu’un mauvais peuple ? Voilà toute la question. Traditionnellement, le mauvais citoyen défend son intérêt particulier contre l’intérêt général : les Grecs parlaient de l’idiotès, celui qui reste englué dans sa particularité. Aujourd’hui le mauvais citoyen est encore coupable de particularité excessive, mais en un autre sens : il est en retard sur l’idéal universel et indiscutable des Lumières.
La compréhension du populisme passe par une description du paradoxe entre l’enracinement et l’émancipation. L’élite émancipée appelle populiste un chef politique qui fait écho à la persistance de l’enracinement. Le citoyen du populisme est considéré comme un idiot, parce que l’époque contemporaine a évincé l’enracinement au profit de l’émancipation. On tentera de montrer par quels détours l’idiotès devient un idiot, et le simple particulier un imbécile parenté.
Et comment l’accusation de  » populisme  » exprime une sourde haine que l’élite contemporaine peut nourrir à l’égard du peuple.

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