« Ne pas reconnaître le tragique, ne pas y voir ce qu’il est réellement, c’est-à-dire pour nous un frère, celui qui nous comprend le mieux, ne pas reconnaître le lien de parenté, tenir à inconnu celui qui nous est le plus intimement consanguin, voilà quelle sera toujours pour nous la plus sûre et la plus fondamentale des définitions morales. Moraliste, celui qui croit au bonheur, ou celui qui croit au malheur non pas seulement cet autre qui se rebelle contre les formes de morale qu’il appelle morale et qu’il veut faire éclater au profit de sa propre idée du bonheur ou du malheur. »
En prenant pour objet d’étude central le tragique, cet ouvrage confronte deux grandes contradictions que sont le paradoxe de la joie, faire face à la tragédie en acceptant toute réalité, et le paradoxe de la morale, prôner une vertu contraire à la joie tout en étant incapable de braver le tragique. Clément Rosset se penche ainsi sur les rapports intrinsèques entre tragique et immoral ainsi qu’entre moral et « anti-tragique » à travers l’admission ou la répression du réel par l’homme.