Edmund Husserl : L’origine de la géométrie

Contemporain des conférences de la Krisis…, ce célèbre fragment est révélé par la version que Fink en publie à la veille de la guerre. Les interprètes de Husserl (et d’abord Merleau-Ponty) en ont proposé des lectures fascinées et contradictoires. La richesse énigmatique de l’esquisse semblait y encourager.
Ici l’intérêt pour l’« origine » ne donne pas lieu à une explication archéologique ou à une généalogie empirique. Plutôt à une question en retour (Rückfrage) dans l’expérience d’une crise. Comment réveiller le sens originaire d’une science ? Quelles sont les conditions transcendantales de son avènement et de sa tradition ? L’origine de la géométrie fournit une trame. L’analyse intentionnelle des actes de production doit y « réactiver », de façon « exemplaire », le sens et les fondements de la science. Condition et modèle d’une historicité infinie de l’Idée, de la Raison, de l’animal rationale, la science requiert la possibilité d’un langage univoque — et finalement l’écriture. Car l’analyse semble tourner autour d’une allusion elliptique : il faut inscrire dans l’espace cette « chair linguistique » sans laquelle il n’est pas d’objectivité idéale, donc pas de communauté rationnelle. Or la chance est une menace. Comme le symbole, comme le langage même, mais plus gravement encore, l’écriture recouvre aussi le sens originaire de cela même qu’elle institue : moment de la sédimentation, de l’oubli, de la crise.
La longue introduction de Jacques Derrida accompagne pas à pas une méditation sinueuse dont le parcours fut préparé par tout l’œuvre de Husserl. Certaines questions s’annoncent en chemin : par exemple sur la possibilité, la nécessité ou les difficultés du grand dessein phénoménologique.

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