C’est au début des années 1980 que le concept de genre est proposé à la recherche dans les milieux alors restreints de l’histoire du féminisme et de la sociologie des rapports de sexe. Il est désormais possible de le mettre à l’épreuve. Le titre de ce livre, À côté du genre, marque la volonté de prendre de la distance face à un concept neuf et révolutionnaire. Il ne s’agit pas d’être pour, ou contre : il en va plutôt d’une position en éveil qui questionne avant de résoudre, examine avant d’affirmer…
Geneviève Fraisse a poursuivi cette mise à distance, voyant dans les « excès » ce que le mot « genre » tout autant que le mot « sexe » indiquent, à savoir les deux enjeux de l’émancipation des femmes, l’égalité des sexes et la liberté sexuelle. Car ces deux enjeux ne se maîtrisent pas aisément. Mais plutôt que de vouloir réguler les savoirs et les pratiques, on peut simplement reconnaître que cette question s’inscrit dans la temporalité, celle de la « sexuation du monde », temporalité ouverte à l’écriture de l’Histoire, à la « suite de l’Histoire ».