Le rapport que l’homme entretient avec le monde environnant comporte deux traits originaux. Le premier consiste en ceci que le monde est pour lui l’objet d’une expérience singulière le visant dans sa totalité, non pas par addition des différents aspects perçus mais comme ensemble total appréhendé dans son unité. Le second consiste en ce qu’il fait lui-même partie du monde, non pas à la manière dont les choses (et sans doute aussi les animaux) sont dans le monde en y occupant une place ou un espace déterminé, mais en étant celui qui ouvre et rend accessible le monde comme phénomène. Le sujet pour lequel le monde apparaît est aussi bien celui par lequel il apparaît comme un tout.
L’élucidation de ce rapport original au monde, effectuée à la lumière de Kant et de Husserl et dans un dialogue de l’un avec l’autre, permet de dégager les premiers éléments d’une philosophie de l’environnement qui ambitionne de modifier la façon dont la figure de l’homme est traditionnellement pensée pour en faire un habitant du monde.
Hicham-Stéphane Afeissa : L’habitant du monde. Éléments d’une philosophie de l’environnement à partir de Kant et de Husserl
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