La musicologie est entrée dans une période d’éclatement. Pour rendre compte des œuvres et des styles, le chercheur doit-il mettre l’accent sur leurs structures ou sur les réseaux de significations de tous ordres qui s’y rattachent : historiques, culturelles, psychologiques, esthétiques, etc.? Et pour chacun de ces angles d’attaque, quelle méthode d’analyse choisir et quel paradigme explicatif privilégier, alors qu’ils conduisent souvent à des résultats différents, voire concurrents? En examinant les diverses approches analytiques, historiques et herméneutiques appliquées à la mélodie du berger entendue dans le Tristan et Isolde de Wagner, l’auteur propose un guide méthodologique qui permettra tant aux spécialistes qu’aux étudiants de se repérer dans la prolifération des diverses orientations de la musicologie.
Les modèles de Schenker, Ruwet, Meyer et Lerdahl sont discutés. Les esquisses inédites de cette musique sont ici publiées pour la première fois. Les investigations de la psychologie expérimentale et de la psychanalyse sont présentées. L’examen des sources musicales (les chants de gondoliers de Venise et les chants de bergers helvétiques) entraîne le lecteur du côté de Rousseau, de Goethe et surtout de Schopenhauer. Le livre débouche sur une interprétation originale des rapports entre musique vocale et musique instrumentale à travers Tristan.
Préface de Pierre Boulez.
Longtemps professeur de musicologie à l’Université de Montréal, Jean-Jacques Nattiez est considéré comme un des pionniers de la sémiologie musicale. Ses livres ont été publiés en albanais, anglais, arabe, espagnol, italien, japonais, portugais et roumain.