Jean-Marc Chavarot : Sensibilité et sensitivité chez Jean-Jacques Rousseau

Jean-JacquesRousseau a souffert dans les vingt dernières années de sa vie de troubles qu’on peut appeler sensitifs. Il se sentait environné de duplicité, de malveillance, deméchanceté,et cela était vécu dans une atmosphère d’épuisement. Il était devenu susceptible etméfiant à l’extrême au point de se couper de ses amis les plus dévoués. Hanté par l’abandon, la trahison de ses proches et même de toute l’Europe, il était submergé par des sentiments de persécution qui prenaient une tournure obsessionnelle et délirante.
Cette souffrance pour Rousseau avait un sens précis : pour lui, seul un être sensible peut être sensitif; cette pensée de la sensibilité humaine est au cœur même du trouble, c’est-à-dire de la question de son existence et de toute existence. Elle est le fil conducteur de la pensée de Rousseau dans ses textes autobiographiques : les Confessions, les Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques, les Rêveries du promeneur solitaire.
Au-delà de l’exemple de Jean-JacquesRousseau, l’ouvrage conduit une exploration profonde des souffrances de sensibilité et de sensitivité. Si elles réalisent, lorsqu’elles sont poussées à l’extrême, une forme de paranoïa (la paranoïa sensitive), elles peuvent aussi concerner chacun par fragment.

Jean-Marc Chavarot est médecin psychiatre, licencié en philosophie, membre du GEAMH (Groupement pour l’Étude de l’Hypnose), chargé de cours au Service Universitaire de Psychiatrie et Psychologie médicale de Casselardit à Toulouse

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