Du Salon des Refusés à l’aube du XXe siècle, la France fut le lieu de naissance de nouvelles formes artistiques. Dans le même temps émerge une approche clinique de l’art, liée aux développements de la médecine moderne. Cet ouvrage se propose d’éclairer les liens qui s’établirent entre ces discours physiologiques largement oubliés et la pratique artistique. Éloge d’un regard commun au médecin et à l’artiste, hypersensibilité et pathologies du créateur : la complexité des conceptions du XIXe siècle laisse entrevoir la richesse, mais aussi l’ambiguïté d’une pensée, quand le thème de la dégénérescence connaîtra une sombre postérité. La figure physiologique de l’artiste se révèle être une nouvelle version du type mélancolique, avec ses anormalités positives et négatives, et la saisir peut être un atout pour mieux comprendre les oeuvres de la modernité.
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon et agrégée, Julie Cheminaud est maître de conférences en philosophie de l’art à l’Université Paris Sorbonne.