À l’heure de la déconstruction des « grands récits », la « philosophie de l’histoire » semble souffrir d’une mauvaise réputation. Le présent volume vise moins à la réhabiliter en bloc qu’à en réexaminer dans le détail l’actualité – ou l’inactualité intempestive – à partir de ses sources et ressources philosophiques allemandes. Si les origines de la pensée historique moderne sont tout autant françaises et britanniques, la tradition de la Geschichtsphilosophie se caractérise à la fois par sa longévité, sa richesse, et par les multiples retournements qu’elle aura connus. De sa naissance à la fin du XVIIIe siècle, avec les Lumières et l’idéalisme, à ses tergiversations et remises en question radicales dans la première moitié du XXe siècle, la philosophie allemande de l’histoire s’est en effet déclinée au pluriel. Portée sur les fonts baptismaux par les catégories de « progrès », d’« évolution » et de « raison », la pensée classique de l’histoire s’est vue dans l’aire germanophone contestée par autant de contre-, voire d’anti-, philosophies de l’histoire, au regard du « déclin », de la « catastrophe » et de la « barbarie » qu’elle charriait avec elle. Mesurer pour notre temps la difficulté de dire définitivement « adieu à la philosophie de l’histoire » est ce à quoi invite chacune des contributions ici reprises, dans l’idée résolument ouverte que « l’histoire proclame sans cesse des vérités neuves » (Nietzsche).
Ont participé à ce volume : L. Cahen-Maurel, L. Carré, A. Dumont, D. Engels, G. Fagniez, Q. Landenne, F. Nicodème, C. Pagès, T. Storme et G. Tverdota.
Le Cercle Herméneutique – Collection Phéno
292 pages – 14 × 23 cm
ISBN 978-2-917957-40-0 – mai 2019