Marcel Conche : La liberté

Parmi tous les êtres de la nature, la liberté est le propre de l’être humain. Certes, l’homme est un « roseau pensant ». Il pense le réel. Il dit « Cela est. Je suis », et il prononce, ou peut prononcer, une infinité de jugements vrais. Mais cette ouverture à la vérité qui constitue l’être de l’homme, n’est possible que par la liberté : j’entends la liberté à l’égard de toute détermination causale. Un perroquet peut être conditionné à dire : « Il fait jour » quand il fait jour. Mais je dis : « Il fait jour » parce que je vois qu’il est vrai qu’il fait jour : mon jugement est déterminé par la seule vue de la vérité, et la vérité n’est pas une cause, n’étant pas quelque chose dans le monde. Certes, l’homme libre en droit ne l’est pas toujours en fait. Bien des jugements ne sont que l’expression servile d’un intérêt, d’un désir, d’une humeur, d’une influence ou d’une habitude. Il y a la liberté serve de l’homme dominé par ses penchants, et la « liberté libre » (Rimbaud) de l’homme libre.
Dans ce livre, j’essaie de représenter, par opposition à l’homme violent, ce qu’est un homme libre. Je donne des exemples (Théodore Monod, Éric Weil). Je montre que la vraie liberté ne se trouve en aucun cas dans l’abstraction qui laisserait de côté la conscience morale et la raison. Car l’homme libre n’est pas déterminé par des causes, il se détermine par des raisons.
M. C.

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