Ce livre, qui embrasse deux millénaires, n’est pas une histoire de l’épigramme : essai de poétique dans l’histoire, il poursuit plutôt une réflexion sur l’essence d’un genre à travers l’analyse des moment forts de son évolution.
Née en Grèce avec l’inscription qui lui donne son nom, tôt confiée à l’écrit et élargie à partir de l’époque alexandrine à toute la lyre, l’épigramme s’affirme à Rome davantage comme un phénomène oral et parlé : Catulle y enferme la violence, par un puissant resserrement Martial l’enrichit du contenu de la satire et l’arme pour toujours de la pointe éblouissante ; c’est avec celle-ci que l’épigramme de la Renaissance repart à la conquête de la variété originelle, qu’elle enrichit encore de formes inédites.
Au-delà de l’élargissement du champ et de la tension entre la venustas des Grecs et l’argutia latine se confirme l’unité dans le temps d’une forme brève, close, liée à l’objet et à la circonstance spéciale, qu’elle valorise par l’éclat de la rhétorique : soit l’opposé du haïku, autre forme brève mais « poème sans sillage », « fourmi sans ombre », quand l’épigramme a pour emblème l’Abeille, mixte de douceur miellée et de dard.
Succédant à la première édition, parue en 1989, la présente édition offre un texte revu, mis à jour à la lumière des découvertes et discussions les plus récentes et augmenté de trois nouveaux chapitres.
Pierre Laurens : L’abeille dans l’ambre. Célébration de l’épigramme de l’époque alexandrine à la fin de la Renaissance
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