Qu’est-ce qui fait l’humanité de l’homme, qui le détache de l’animalité, du tout biologique ?
À la question anthropologique fondamentale, cette conférence répond en associant l’animal humain et la blessure une blessure première, primitive : le phénomène de la parole.
La parole sépare l’homme des autres espèces et de sa propre opacité animale, elle introduit en lui la conscience réflexive qui implique de se savoir mortel et fait surgir la question existentielle de l’identité / altérité. Radicalement soustrait à la relation directe avec le monde, l’individu est arrimé à l’ordre langagier et enchaîne le monde au langage. Dès lors s’instaure l’interlocution de l’homme avec lui-même et avec le monde, devenu figure de l’altérité.
Ainsi compris, ce fait structural détermine la condition humaine. Il éclaire la fragilité des civilisations, la délicate construction de l’homme et de la société, le lien entre le principe de raison et l’institutionnalité, mais aussi cet enjeu que l’Occident appelle la religion.
La conférence de Montpellier fait suite à la série de mes Leçons, à laquelle s’ajoutent des livres synthétiques, comme De la Société comme Texte ou Sur la question dogmatique en Occident, tous parus aux éditions Fayard.