Modérément moderne Il faut être « modérément moderne », et non « résolument », comme le préconisait Rimbaud dans un slogan aussi galvaudé que creux. Et prendre ses distances d’avec cette maladie, la « modernité ». De ces fameux « Temps Modernes», que peut dire un philosophe qui a décidé de ne pas avancer masque ? Complaisante modernité, qui se clame en « rupture » avec tout ! Et d’abord avec le passé pour lequel elle a inventé le nom de « Moyen Âge ». Alors que la modernité en vit comme un parasite, dans une dialectique autodestructrice. Car au fond, qu’a-t-elle inventé ? Ni la révolution technique, ni l’urbanisation, ni la société civile, ni même la personne comme sujet de libertés… Les idées modernes ne sont que des idées prémodernes, maquillées comme une marchandise volée. Avec le recul et la capacité d’analyse que lui permet sa formidable culture. Rémi Brague nous offre une série de réflexions incisives sur les notions de Modernité, de Culture, d’Histoire, de Sécularisation, de Progrès… Chemin faisant, il met en avant des penseurs qui sortent des sentiers battus, des idées qu’on avait oubliées, des rapprochements qui font avancer. Peut -on guérir de la « modernite » ? C’est l’ambition de cet essai revigorant, qui n’interdit pas d’être résolument optimiste…