L’anthropologie philosophique fait depuis une dizaine d’années l’objet d’un véritable renouveau. On assiste en effet à un retour en grâce, en Allemagne comme en France ou en Italie, de la fameuse « anthropologie philosophique allemande » de l’entre-deux-guerres. Max Scheler, Arnold Gehlen, Helmuth Plessner, Paul Alsberg, autant de noms prestigieux et pourtant passablement oubliés, dont les hypothèses aventureuses (la « néoténie », la « positionnalité excentrique », « l’être lacunaire ») sont à nouveau commentées, prises au sérieux, discutées.
Or il faut se souvenir qu’un tel mouvement a joué un rôle crucial, positivement ou négativement, dans l’histoire de la phénoménologie. Husserl, Heidegger, plus tard Patočka, Merleau-Ponty ou Blumenberg, eurent à prendre position, soit en assumant une certaine « phobie de l’anthropologie », constitutive de la phénoménologie historique, soit pour la surmonter et tenter alors une anthropologie « d’un point de vue phénoménologique ». Ce numéro de la revue Alter entend rouvrir ce dossier pour en explorer les différents aspects et en évaluer, à l’âge de la psychologie évolutionniste ou des spéculations sur le post-humain, toute la portée philosophique.
Alter – Alter
330 pages – 16 × 22 cm
ISBN 978-2-9550449-1-9 – novembre 2015