Musonius (30 – 95/100 ?), Épictète (50/60 ? – ca 130) et Marc Aurèle (121 – 180), représentants du stoïcisme impérial, souffrent d’être les derniers d’une longue et fameuse lignée.
Leur pensée est souvent réduite à une répétition scolaire des doctrines des premiers stoïciens, ou à une philosophie purement éthique voire moralisatrice, alors qu’elle est centrée sur la dimension pratique de la philosophie dans son ensemble. Que signifie concrètement « être stoïcien » ? S’agit-il seulement d’adhérer à certaines thèses ? Comment s’en imprégner et les appliquer ?
On tâche ici de mettre en évidence les principes, concepts et techniques que Musonius, Épictète et Marc Aurèle élaborent pour résoudre, théoriquement et pratiquement, le problème de la mise en œuvre de la philosophie : dans sa partie éthique, mais aussi dans ses dimensions politique, épistémologique, dialectique, pédagogique, psychologique, cosmologique et théologique.
Prenant pour guide l’« usage », notion-clé, on examine successivement comment les derniers stoïciens conçoivent celui des choses et des événements, d’autrui, des représentations, des facultés morales, enfin de notre vie par Dieu au sein de l’ordre du monde.