Métaphysique, religion, éthique : tel peut être l’axe d’approche philosophique pour qui souhaite entrer, à l’aide de l’analyse d’André Clair, dans cette mise en présence de deux pensées philosophiques très originales sur l’existence ; chacune étant influencée par le romantisme au milieu du XIXe siècle. Il s’agit de la philosophie du Danois luthérien anti-métaphysicien Søren Kierkegaard (1813-1855) et de celle du Français catholique métaphysicien Jules Lequier (1814-1862).
Chacun s’interroge sur le fond affectif de la subjectivité. Il importe d’en explorer les méandres et les obscurités. Plus précisément, chacun d’eux s’est demandé : en quoi consiste ce concept d’homme singulier ? Penseurs de la subjectivité singulière, saisie dans son fond comme affectivité et passion qu’il s’agit de porter au concept, ces deux philosophes ont construit, chacun à sa manière, une œuvre où le sujet n’est jamais en position de fondement. Kierkegaard et Lequier se posent face à la tradition métaphysique, spécialement l’idéalisme moderne pourtant intégré par des voies indirectes à leurs chemins respectifs de pensée sur la vérité, la liberté, la passion, le temps, les genres d’écriture.