Considérée dans son histoire, la métaphysique désigne tant un corpus de thèmes et de thèses qu’une certaine compréhension de la tâche propre de la pensée. Dès lors, on ne saurait être attentif à ce qui se passe en métaphysique qu’en assumant une double ambition : connaître et lire les textes de la tradition, méditer ce qui les anime et les motive comme leur centre dérobé.
Soumise à un tel examen, la métaphysique peut apparaître comme la tentative toujours renouvelée et jamais accomplie d’assigner à ce qui est un fondement ou un principe. Mais elle pourra aussi s’avérer comme la découverte progressive, toujours plus radicale, d’une vérité absolue : celle du Soi, de la vie propre à la conscience philosophante, qui s’avance et se reconnaît peu à peu dans la suite historique de ses affirmations comme leur contenu même.
Cette alternative sera alors décisive : la métaphysique devra-t-elle être tenue pour une errance sans issue entre des positions toujours destituables, ou comme la marche de la pensée vers la connaissance enfin véritable du sens que revêt au fond son intime vocation à nommer, dans ce qui est, l’ultime ?
Normalien, docteur et agrégé de philosophie, Benoît Donnet est actuellement professeur de classes préparatoires à Clermont-Ferrand.