Locke est célèbre pour une philosophie dont on lui prête la paternité : l’Empirisme moderne. En lisant son Essai sur l’Entendement Humain, de 1690, on se rend compte qu’il n’en est rien. Bien plutôt, il s’agit de la première Philosophie de l’Esprit. En ces temps où l’on nous dit que nous ne pensons que grâce aux neurones, Locke nous démontre que les facultés mentales ne sont pas des fantasmagories. Ces facultés mentales permettent l’émergence de la pensée, de l’entendement, mais surtout de la conscience, que Locke est le premier à conceptualiser. Et il faut ajouter à cela les notions essentielles de « moi », de « moi personnel », et d’« identité personnelle ». On voit peu à peu se dessiner quelque chose : l’humain, dans toute sa complexité. La seule manière de lutter contre le réductionnisme pseudo-scientifique qui, par certains côtés, ronge notre dignité d’être humain, en tant aussi qu’être psychique et mental, c’est encore la Philosophie. Et, de fait, une introduction à la lecture de l’Essai, nous semble, plus que jamais, d’une grande actualité.