Caroline Combronde : De la lumière en peinture. Le débat latent du grand siècle

Sous-jacent au fameux débat opposant au XVIIe siècle les partisans du dessin à ceux de la couleur, et comme sa véritable raison d’être, l’enjeu latent de ce désaccord réside dans la conception de la lumière, qui engage la nature du peindre comme celle du voir. Si les poussinistes sont « luministes », défendant la perspective aérienne et se réclamant de « la fenêtre ouverte sur le monde » d’Alberti, les rubénistes sont « clair-obscuristes » et proposent un espace qui est celui du miroir convexe où le relief naît du jeu des ombres et des lumières, selon la technique de « la grappe de raisin », modèle secret du Titien.
Sur les pas des antagonistes du XVIIe siècle qui sont en quête de l’autorité des anciens, l’analyse de leurs controverses mène à l’hypothèse que la skiagraphie, cette peinture de l’ombre et du contraste, objet d’antiques polémiques, et condamnée par Platon pour ses déformations créatrices d’illusion, pourrait être un précurseur du clair-obscur du grand siècle, tandis que l’art eikastique légitimé par le philosophe grec présenterait une homologie avec l’art prôné par les luministes. Ces parentés sont manifestes lorsque les deux partis en présence relisent chacun à leur manière le mythe antique de l’invention de la peinture pour affronter cette question : « Qu’est-ce que le visible en peinture? »

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