Etienne Balibar : Citoyen sujet et autres essais d’anthropologie philosophique

Dans les essais qui forment ce livre, la question de la modernité est retravaillée en prenant pour fils conducteurs l’auto-énonciation du sujet (Descartes, Locke, Rousseau, Derrida), la constitution du « nous » communautaire (Hegel, Marx, Tolstoï), l’aporie du jugement de soi-même et des autres (Foucault, Freud, Kelsen, Blanchot). On parvient ainsi à mieux définir la dialectique de l’universalité et des différences à l’époque bourgeoise. Le rapport du commun à l’universel devient un écart politique au sein de l’universel lui-même.
L’ensemble pose la question d’une nouvelle donne pour l’anthropologie philosophique – après la grande « querelle de l’humanisme » qui aura occupé la philosophie du XXe siècle – en termes de mouvements contraires : devenir-citoyen du sujet et du devenir-sujet du citoyen. Le citoyen-sujet qui se constitue dans la revendication du « droit aux droits », ne peut exister sans un envers, qui le conteste et le défie. Il n’est pas seulement rapport social, mais malêtre de ce rapport. Dès lors, l’humain ne peut être institué qu’à la condition de se retrancher de soi-même, dans la forme des « différences anthropologiques » qui assignent normalité et identité comme conditions de l’appartenance. La violence de l’universalité civique-bourgeoise est plus grande, mais aussi moins légitime, que celle des universa-lités théologiques ou cosmologiques. Le droit se fonde sur l’insoumission. L’émancipation tire sa puissance de l’altérité.

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