La catastrophe de Fukushima n’est pas considérée ici seulement comme le dernier désastre majeur qui oblige à repenser l’usage de l’énergie nucléaire. On envisage sa leçon de manière plus générale, en tant qu’elle manifeste l’interdépendance désormais inextricable des phénomènes dits « naturels » et des ensembles techniques, sociaux, politiques, économiques dont la connexion générale nous oppresse.
Toutes les catastrophes ne sont certes pas équivalentes. Mais l’équivalence dont on veut parler ici est celle qui met en correspondance et qui fait circuler dans la communication et dans la consommation générales tous les éléments de notre existence – les vies, les biens, les forces, les énergies.
Le signe et le porteur de cette circulation n’est autre que la valeur en tant qu’argent, ou valeur du « marché » : l’« équivalence générale » dont parlait Marx. C’est elle qui propage une catastrophe généralisée.
Que veut dire « penser » dans cette condition qui est la nôtre ?