André Comte-Sponville est probablement l’un des plus grands philosophes français depuis Sartre. Son Petit traité des grandes vertus est devenu un classique qui a complètement bouleversé le champ de la morale, en le débarrassant de l’obsession kantienne, purement formaliste, du devoir, et lui substituant plutôt les vertus dont il convient de faire preuve dans la multitudes des circonstances de la vie. Faire le bien devient ainsi éminemment variable et riche.
Héritier d’Aristote et de Spinoza, Comte-Sponville nous parle de Dieu comme du capitalisme avec le même bonheur. Son livre sur Le goût de vivre (2010) est un petit bijou de la réfl exion courte, entre La Rochefoucauld et Montaigne, un autre de ses maîtres avec le philosophe Alain.
Loin des tréteaux médiatiques, où des philosophes à la banalité déconcertante viennent nous faire la leçon sur la politique ou sur l’amour et la religion, André Comte-Sponville possède la patience du créateur et le sens de la profondeur. La Revue Internationale de Philosophie a toujours honoré la grandeur des philosophes qui ont changé notre façon de penser. Comte-Sponville en fait partie. C’est avec une grande reconnaissance pour avoir renouvelé l’éthique que je terminerai la présentation de ce volume qui lui est consacré.
(Michel Meyer)
Ont participé à ce volume : L. Bove, D. Cohen, A. Comte-Sponville, Ch. Larmore, M. Meyer, M. Seel et B. Vergely