En examinant certaines de nos croyances les plus fondamentales sur le rôle de la science dans nos sociétés, Philip Kitcher s’engage dans le débat crucial de savoir quels types de connaissances scientifiques doivent être recherchés, et comment ces connaissances doivent être utilisées. Il existe aujourd’hui une opposition très forte entre les puristes, qui soutiennent que tout accroissement de connaissances est souhaitable et bénéfique pour tous, et ceux pour qui, au contraire, la science sert avant tout les intérêts de groupes dominants. Kitcher rejette ces deux positions et dresse un portrait pragmatique de la science où la recherche de la vérité garde toute sa place, tout en permettant que les choix des questions à traiter soient le résultat d’un consensus social.
En prenant notamment pour exemple les programmes de séquençage du génome humain, l’auteur interroge la responsabilité des chercheurs et propose une nouvelle vision de la recherche scientifique intégrant une forme de démocratie délibérative. L’essentiel de l’ouvrage est consacré à défendre cet idéal, qui s’oppose à une conception « théologique » de la science, où l’accroissement de nos connaissances serait une fin en soi. Ses conclusions, à savoir que la recherche scientifique de vérités doit être guidée par des débats démocratiques et que certains programmes de recherche ne doivent pas être poursuivis, ne manqueront pas de soulever la controverse.
Philip Kitcher : Science, vérité, démocratie
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