Confronté au « fait » de la disparition globale du monde, la pensée doit poser la question, comme si c’était la première fois, de ce que nous voulons tous du monde et de ce que le monde veut de nous, s’agissant non seulement du monde occidental – ce monde-là n’existe plus –, mais du monde entier. En d’autres termes, la tâche qui consiste à penser dans le sillage de la mondialisation et de la destruction du monde qu’elle induit est de repenser le sujet « monde », ou plus précisément l’être-au-monde, d’une façon universelle qui réponde à la perte de monde à l’échelle globale. Pour autant, ce qui rend cette nouvelle pensée (soit le renouveau de la pensée philosophique) possible, c’est la pensée qui travaille la philosophie depuis le début, autrement dit l’intérêt porté à un monde différent d’un monde autre, un ici-bas, un monde séculier – un monde qui serait lui-même une valeur, non une valeur parmi d’autres mais une valeur absolue.