L’influence de Melanie Klein a été considérable sur le développement de la psychanalyse. C’est elle qui, la première, après les travaux fondateurs de Sigmund Freud, a critiqué, enrichi les théories naissantes, au prix, parfois, de violents conflits avec Anna Freud.
Toute son œuvre repose sur une conception originale de l’inconscient et du fonctionnement mental qui lui a permis, très tôt, de considérer le nourrisson comme une personne. Dès lors, le psychisme inconscient, avec sa prédominance dans l’enfance, s’ouvre à l’exploration psychanalytique. Elle est aussi la première à avoir compris la différence entre un enfant psychotique et un enfant autiste. Tous les thérapeutes d’enfants en sont ses héritiers.
Si, aujourd’hui, son œuvre est à redécouvrir, c’est aussi parce qu’elle y défend une sensibilité méticuleuse à la trame la plus fine des relations unissant l’analyste à l’analysant, et à ses réactions aux interprétations. Cette sensibilité est à recommander à tout analyste, quelle que soit son obédience.
Sabine Parmentier est docteur en linguistique, psychanalyste, membre d’Espace analytique.