« Pouvons-nous encore rêver d’une politique scientifique qui apporterait la paix sur la terre et aux hommes le bonheur ? Faut-il au contraire nous résigner à ce que, devenus maîtres et possesseurs de la nature, nous restions à jamais les jouets de passions mortifères dans notre existence collective ? Ces passions, ainsi laissées à elles-mêmes, finiront-elles par retourner la maîtrise humaine de la nature contre l’humanité même ? »
Écrites au lendemain de la chute du mur de Berlin, ces pages se voulaient une réflexion sur la fin d’une interprétation scientiste de l’idéal progressiste, très présent dans les pays du « socialisme réel ». Le concept de « postmodernité » donnait lieu à des batailles d’interprétation. Depuis cette date, « l’attrait de l’inconnu semble céder du terrain devant la peur de l’incertain », face aux nouveaux risques, le « principe de précaution » étend son empire, remarque l’auteur dans une préface inédite. Contre le catastrophisme ambiant, il plaide pour que l’humanité se montre à la hauteur de ce qui lui arrive et que chaque individu assume sa vie, pour lui-même et pour les autres.