« Nous voudrions essayer de retrouver le lien entre l’exaltation éthique de la prudence et la vision du monde qu’elle suppose chez celui qui en fut le premier théoricien. En un sens tout a été dit sur la prudence. Mais, en un autre sens, rien ne l’a été tant qu’on ne s’est pas demandé pourquoi c’est au philosophe Aristote, et non à tel autre, qu’il appartenait d’en faire la théorie. »
Les études de Pierre Aubenque restituent, à travers la complexité des textes d’Aristote, « une pensée étonnamment actuelle en son interrogation sur la multiplicité des significations ontologiques, mais aussi en ses conséquences pratiques » (Dominique Janicaud, dans le Dictionnaire des philosophes, Puf, 1993). Distinguant la prudence de la sagesse, Pierre Aubenque en propose une interprétation puis s’efforce de mettre au jour la source du concept aristotélicien de la prudence.