« A-t-on besoin d’une nouvelle éthique, d’une éthique environnementale ? » : telle est la question soulevée en 1973 par Richard Sylvan Routley dans ce texte fondateur qui marque l’entrée de la nature dans le domaine de la morale et constitue l’acte de naissance d’un nouveau champ de la philosophie pratique. À l’aide d’une expérience de pensée restée célèbre – dite du « dernier homme » –, le philosophe australien y formule une critique redoutable des théories morales anthropocentrées de l’environnement, insuffisantes pour répondre aux enjeux écologiques. Une « nouvelle éthique » est donc requise pour modifier profondément le rapport de l’homme à la nature. Il est indispensable de reconnaître l’idée d’une valeur intrinsèque de la nature, indépendante des intérêts et des besoins humains mais porteuse de la responsabilité morale de l’homme envers elle.
Édition, introduction et commentaires par Gérald Hess, maître d’enseignement et de recherche en éthique et philosophie de l’environnement à l’université de Lausanne (Suisse).
Texte traduit de l’anglais (Australie) par Hicham-Stéphane Afeissa.