Bullshitting et fake news se propagent partout. Le succès rencontré par les partisans de la post-vérité est symptomatique de notre société post-moderne, marquée par la montée du relativisme. Ce renoncement au « dire vrai » sape notre confiance dans le progrès des connaissances et nuit aux critères nécessaires pour s’orienter dans l’existence en tant qu’homme et citoyen. Les réseaux sociaux semblent en être devenus le creuset privilégié. Cependant, les menaces que fait peser la post-vérité n’ont-elles pas des racines beaucoup plus profondes ? La post-vérité ne relève-t-elle pas d’une volonté humaine tenace d’occulter le vrai, toujours prête à resurgir aux dépens du rationalisme ? Une généalogie de la post-vérité permet ici de mettre au jour les tenants et les aboutissants d’une telle attitude. Cette entreprise requiert un travail de recontextualisation philosophique des rapports entre l’exigence de vérité et la puissance de son déni.