Il ne faut rien de moins qu’une philosophie, fût-elle « petite », pour comprendre l’énigme de ce sport qui consiste à parcourir un terrain semé de pièges pour l’amour d’une petite balle ronde, blanche et facétieuse. Et rien de moins qu’un philosophe pour saisir ce qui ce se joue entre le golfeur, son parcours et ses partenaires.
On ne va pas au golf tout seul : ce n’est pas un sport immédiat comme le football ou la natation, c’est un sport décalé, tordu, labyrinthique ; et pour oser se lancer dans ce labyrinthe, il faut un passeur, réel ou rêvé. Socrate, le premier des philosophes, racontait comment il avait été initié à l’amour par la prêtresse Diotime qui lui avait expliqué que l’on passe d’un corps à un autre, puis du corps à l’âme et de l’âme à la Beauté en soi…
« Moi, philosophe anonyme du XXIe siècle, je fus conduit au golf par un sportif célèbre qui trouvait là un bon moyen de se remettre de ses compétitions. Mais avec le recul de l’expérience, je crois pouvoir affirmer que les subtilités du golf n’ont rien à envier à celles de l’amour. »
Georges Audabram est kinésithérapeute méziériste et ostéopathe. Golfeur depuis 20 ans, il se questionne sur la biomécanique consciente et réflexe, et plus largement sur l’individu face à ce qui lui échappe.
Josette Laurent est professeur de philosophie au lycée Pierre-Paul Riquet de Saint-Orens