Dans sa quête d’un être qui ne serait pas – comme il l’est en tant que pur être – à la fois être et non-être, donc contradictoire et, par là, pur non-être, le philosophe logicien doit le penser comme étant, tout en un, être dans son non-être, ou identique à lui-même dans sa différence d’avec lui-même. L’être est alors négation essentielle de soi, intériorisation ou réflexion en soi qui le fait se poser ou s’exposer comme être, cause de soi s’extériorisant dans la causalité réciproque de ses déterminations. Une telle théorie hégélienne de l’essence a été saluée par l’objectivisme, qui absolutise la nécessité, comme la cime de la pensée. – Elle s’accomplit pourtant dans la reconnaissance de la contradiction, ici encore mortifère, qui affecte l’essence en tant qu’elle est (passivité) la position (activité) de l’être. L’être ne peut véritablement être qu’à avoir ou poser une telle position de lui-même. Comme position de la position de lui-même, comme auto-position ou autodétermination de lui-même, il est originairement la liberté constitutive du Soi ou de la personnalité. La logique objective que clôt l’essence établit ainsi comme sa vérité la logique subjective où l’être se dit comme compréhension créatrice de lui-même, c’est-à-dire comme concept.
Traduction de Bernard Bourgeois
Vrin – Bibliothèque des Textes Philosophiques
240 pages – 16 × 24 cm
ISBN 978-2-7116-2683-0 – avril 2016