Alain Finkielkraut est un missionnaire, on pourrait même dire l’un des plus nécessaires missionnaires de notre République. Ici, il faut bien sûr prendre ce mot dans son sens voltairien (« Nous sommes, Diderot et moi, des missionnaires laïques », écrivait Voltaire à Catherine II en 1773) et non pas religieux. À la radio, à la télévision, dans les journaux, dans ses livres, partout Finkielkraut semble habité, possédé par le sens de sa mission. »
Franck Nouchi, à qui l’on doit cette présentation d’Alain Finkielkraut dans Le Monde 2 début 2008, a parfaitement résumé le philosophe, et il m’a donné l’idée du titre de ce livre.
Mais attention ! Il ne s’agit ni d’une hagiographie, ni d’un livre à charge. Contrairement à une mode actuelle pour les livres consacrés à des intellectuels, celui-là se veut simplement un travail journalistique tel que l’entend le philosophe lui-même, c’est-à-dire proche des faits, et loin des systèmes de pensée.
Alain Finkielkraut est avant tout un esprit libre, qui ne doit rien à personne, et dont les seules compétences l’ont mené là où il est aujourd’hui : France Culture tous les samedis depuis 1985, enseignant à Polytechnique depuis 1988, philosophe connu et reconnu, auteur d’une œuvre diversifiée et abondante, invité récurrent des médias hexagonaux.
Toutes les sources du livre sont publiques, étalées sur 30 ans et réunies pour la première fois dans un seul ouvrage grâce au fruit de deux ans de travail. Ce qui représente l’analyse de 20 de ses livres, 150 heures de passages télévision, presqu’autant de passages radio, et de dizaines d’articles. Un véritable travail de fond qui permet de mieux comprendre la complexité de celui qu’on a trop vite mis dans une case, quelle qu’elle soit. Ensemble nous essaierons de comprendre pourquoi Alain Finkielkraut a pris depuis si longtemps cette position du missionnaire.
Jean Robin a 30 ans, il est diplômé d’un master en intelligence économique. Il est éditeur, écrivain et journaliste. Il est notamment l’auteur de Ils ont tué la télé publique, sur le système Ardisson. Un livre qui a contribué au départ de l’animateur du service publique.