Le philosophe Richard Rorty, décédé en juin 2007, aura marqué de nombreux débats par une argumentation tant ancrée dans l’héritage pragmatiste qu’en dialogue avec la tradition continentale (entre autres Hegel, Nietzsche, Derrida et Heidegger). En proposant une histoire des idées alternative, Rorty a milité, tout au long de sa carrière, pour une pratique renouvelée de la philosophie.
Le premier temps de la journée consistera en une table ronde composée d’académiques ayant été confrontés aux thèses rortyennes au cours de leurs travaux. Dans l’hypothèse de travail qui anime les exposés qui suivront, cette mise en perspective permettra de contraster certaines évaluations de l’apport rortyen à la pratique philosophique propre à ces professeurs et chercheurs.
Dans un second temps, la journée d’étude traitera d’un certain nombre de thèses rortyennes développées en rapport à l’épistémologie, la philosophie du langage, la philosophie sociale et politique. Les intervenants présenteront ces thèses non pas tant comme des radicalisations du pragmatisme ancien et nouveau que comme autant de déstabilisations de ces disciplines philosophiques. L’objectif majeur de cette journée consiste à montrer comment ces thèses appellent le philosophe à se donner une autre compréhension de sa pratique, compréhension ancrée dans le double projet d’un élargissement de la communauté de confiance et d’une création de soi à travers la prolifération des vocabulaires. Les interventions offriront ainsi progressivement la possibilité de souligner l’articulation caractéristique de ces différentes thèses dans l’oeuvre de Rorty, c’est-à-dire le lien tissé entre les idées de vérité, langage, solidarité et communauté.
Lieu :
Université catholique de Louvain
Institut supérieur de philosophie
Salle du conseil
Date :
Mardi 15 avril 2008