Le présent livre met en scène le duel ou l’agon de la littérature contre la philosophie et la théologie. Il s’agit de lire et d’analyser la manière dont certains textes – ceux d’Homère, de Boccaccio, de Shakespeare, Hölderlin, Flaubert, Kafka, Proust, Conrad et Joyce – ont tenté d’inventer une tout autre « métaphysique » : une figure de la pensée libre et critique au-delà du savoir.
La littérature a pu excéder et retourner la pensée occidentale contre elle-même, et ce geste d’écriture s’est effectué à partir de figures fantastiques, monstrueuses ou chimériques introuvables et inassimilables en philosophie, en théologie ou dans la théorie littéraire. C’est en effet d’une manière non philosophique et athéologique que la littérature interroge l’être, l’inconscient, l’écriture et les jeux de langage.
Marc Goldschmit s’intéresse alors à ce qui, dans les textes littéraires, subvertit l’humanisme métaphysique et transforme profondément les partages entre humanité et animalité. Il montre comment une certaine littérature repense autrement le monde à partir de l’immanence de la terre et cherche l’ombilic énigmatique d’où proviennent les rêves, la pensée et la sensibilité.
Cette contre-métaphysique littéraire, peut-être païenne, animale, mondaine, se présente comme un mouvement de reterrestration et de rematérialisation de la vie par la littérature, cette passante qui passe infiniment la métaphysique philosophique et théologique.
Marc Goldschmit, est Habilité à Diriger des Recherches, Directeur de Programme au Collège International de Philosophie (2019-2025) et Président de son assemblée collégiale (2019-2022). Il a publié Jacques Derrida, une introduction (Agora-Pocket, 2003), L’écriture du messianique. La philosophie secrète de Walter Benjamin (Hermann, 2010), L’hypothèse du Marrane (Du Félin, 2014), L’opéra sans rédemption ou Éros musicien (Aedam Musicae, 2017), Sous la peau du langage (Kimé, 2020).
15x24cm – 196 pages – 20€