Olivier Babeau : Eloge de l’hypocrisie

L’hypocrisie est mal comprise.
En la classant dans la catégorie des maladies sociales, nous passons à côté de sa véritable valeur. Nous oublions qu’elle est le socle de notre société.
Une méprise d’autant plus inquiétante que le monde actuel est en train de se bâtir sur son déni. C’est ce
nouveau puritanisme qu’attaque et déconstruit ce livre.
Le numérique donne des armes décisives à ces nouveaux parangons de la vertu. Ils ont à leur disposition
des techniques de persuasion et de contrôle qu’aucune dictature d’hier n’a pu posséder.
La société de la transparence, qui est fatalement celle de la surveillance permanente, va stopper la roue
de l’histoire. Finies les ambiguïtés fécondes, les ombres protectrices, les obscurités où l’on se réfugie. Nous
serons tenus de participer à la grande farandole des gens honnêtes. L’hypocrisie traditionnelle était la condition
indispensable de notre liberté. Donc de notre existence. C’est l’individu qui meurt avec elle.
Une charge contre les tartuffes du xxie siècle.
Professeur à l’université de Bordeaux, Olivier Babeau est président de l’Institut Sapiens. Il a notamment
publié La Nouvelle Ferme des animaux (2016) et L’Horreur politique (2017).

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